[Wandering from the straight and narrow...]

[L'action se passer 3 mois après mon dernier poste... ^^]

Son regard accrocha quelque instant la couverture d'un magazine, posé, là, en beau milieu de plein d'autres; dans ce petit bureau de tabac du centre ville. Il était là, souriant sans doute plus que d'habitude, posant sur le papier glacé un regard autrement moins inexpressif que celui qu'il lui avait adressé... Elle resta pensive... Cela faisait trois mois maintenant.

"Mochizuki... Mizuki Mochizuki...!! C'est à ton tour !"

"Mais... Mais Rei n'est pas là !!
Je...
Je ne vais pas y arriver... C'est horrible !!"

"Je ne veux rien savoir !!
Allez file !"

Mizuki était là, sur scène, devant une bonne centaine de personnes, figée sur place dans sa robe blanche. Elle scrutta la salle avec une once d'espoir... Sans résultat; il n'était pas venu, et elle ignorait pourquoi. Peut-être qu'elle avait été conne au point de penser qu'il pourrait s'intéresser à ce genre de chose. C'est vrai qu'elle devait être ridicule. Elle sentait une pointe de colère lui perforer le ventre. Heureusement; Keisuke Okuda, assit au second rang, lui redonna un peu de courage en lui souriant d'un air confiant.

*Je dois le faire...*

"Hey !!
Si tu veux le lire tu payes jeune fille..."

"Ah je... Oui... Attendez que je regarde si j'ai assez..."

Fouillant dans sa poche, elle sortit son porte monnaie où elle trouva de justesse l'argent nécessaire à l'achat du magazine. Le vendeur lui tendit alors, et elle sortit. Dehors il pleuvait, pour changer... depuis peut le temps avait décidé de ne pas être des plus clément, il pleuvait des cordes, comme si la météo avait décider de s'accorder avec son humeur. Elle s'en fichait un peu d'être mouillée, elle avait d’autres préoccupations à vrai dire...

C'est abritée sous un kiosque qu'elle s'assit enfin; le magazine toujours en main. Elle le regarda un moment, n'osant pas l'ouvrir. Sur la couverture il y avait lui, et Kumiko; la fille qu'elle avait pu rencontrer brièvement il y a quelques mois de cela. Ils souriaient tous ceux sur le papier glacés : « Le grand amour ? » en guise de commentaire. Elle resta quelques longues minutes à ne rien dire et ne rien faire, les yeux fixer sur ses lettres.

*Ca alors...*

Elle ne savait pas si, à ce moment là, elle était heureuse ou alors au contraire très triste. Elle avait plutôt l'impression d'être en plein rêve... Rei avait l'air heureux, sans doute plus que quand il était avec elle. Il avait tourné la page; et elle elle se trouvait bête, là, morte de froid avec ce fichu magazine entre les mains. Il avait décidé de ne plus la voir... Et même si la raison lui échappait, elle devait être suffisante pour qu'il veuille couper les ponts. Peut-être que c'était pour elle, Kumiko ? Elle n'en savait rien.

"Et tu sais quoi ?
Il parait que Keisuke l'a fait avec Haruno !! Si jte jure ! Il est allé chez elle l'autre jour...!!
Elle m'a même dit qu'il allait plaquer Mizu-conne pour elle !"

"Hahahaha ! Bien fait pour cette débile !"

Elle n'osait pas l'ouvrir, car elle avait le sentiment qu'elle aurait des réponses à toutes les questions qu’elle se posait. Et elle n'avait pas envie de savoir la vérité, préférant se cacher sous le masque du doute. Peut-être que c'était juste pour faire de la pub ? Peut-être aussi que c'était ce qu'elle espérait sans oser se l'avouer...

"Comment tu as pu me faire ça !! Je...
Je te déteste !!"

"Mizuki arrête ! Je te jure que c'est faux !! Hey regarde moi !
C'est faux !! Je n'ai rien fait !"

"..."

"Je te jure Mizuki ! Allez ne me dis pas que tu les crois ?"

"Je... Je ne sais pas..."

"...
Si tu n'es pas capable de me croire.
Mieux vaut qu'on s'arrête là Mizuki."

"Mais je..."

"...
Quelle idiote."

Un petit sourire parcourut ses lèvres. Il s'était passé tant de chose depuis ce temps là... Ca lui avait parut à la fois très long, tout en ayant passé trop vite. Pourquoi Rei l'avait-il laissée...? Cette question elle se la posait sans cesse, presque à s'en rendre malade. Tout allait bien, jusqu'à ce qu'elle perde son portable, ou plutôt qu'on lui vole son sac dans lequel il était; et il n'était pas venu ce jour là, pour le concours. Depuis elle n'avait eu aucunes nouvelles. Elle ne pouvait même pas savoir pourquoi; si encore elle avait eu de quoi le joindre. Car même en rachetant un téléphone; le numéro du jeune homme avait été dérobé au même titre que le sac, soigneusement enfermé dans la pochette avant. De même, elle était passé chez lui plusieurs fois sans succès. Et ne voulant pas forcer les choses, elle avait peu à peu abandonné.

*Je me demande où tu es maintenant…*

[PV]

" Oh!!! Vous avez vu! C’est Yamada-sama et sa petite amie!!! "

"Oui!! Vous avez lu l’article!? Elle est tellement belle! Elle en a de la chance Kumiko-sama!!! Ils vont très bien ensemble!"

De blondes et babouines jeunes filles au teint mat s’exaltaient sous la protection d’une cabine d’autobus. Elles observaient tel de vrais fans accrochées, Rei, qui marchait tranquillement près de sa douce de l’autre coté de la rue. Un parapluie noir en main, il faisait tout pour que Kumiko-chan ne soit pas trempée. La jeune femme, identique à un ange, souriait à ses côtés. Cela faisait maintenant trois mois qu’ils étaient ensemble. La presse et les magazines à potins en avaient fait le scoop du siècle. Vraiment, il s’en était passé des choses depuis ce fameux soir…C’était tout de même bizarre…C’est temps-ci, le ciel était d’un esprit pluvieux et orageux. Un peu comme le cœur du beau mannequin. Bien qu’il s’entende parfaitement avec sa nouvelle compagne, cette banale jeune fille qu’il avait rencontrée dans un fast-food, ne quittait plus son esprit. Au début, grâce à la présence de Kumiko, le jeune homme avait pu oublier cette nuit horrible…Cette nuit où tout c’était cassé…Cette nuit…où il avait compris la chose la plus importante de sa vie.

"Monsieur Yamada! Où allez-vous?!"

"Je dois me dépêcher! J’ai un rendez-vous urgent! "

"Mais…Mais non! Vous ne pouvez pas partir comme cela! Il reste encore toute une série de photos à prendre!"

"Je m’en moque! Je n’aie pas le temps! Vous aviez dit qu’on terminerait très tôt aujourd’hui!"

"…Je suis désolée…Mais les décors n’étaient pas tout à fait fini… N’empêche! Ces photos sont pour une compagnie très importante! Vous ne pouvez pas partir comme ça! C’est votre contrat!"

"Bon alors!! DÉPÊCHEZ-VOUS!!! "

"O-Oui! "

Malgré tous ses défauts, Rei possédait un professionnalisme exemplaire et prit donc les dernières photos qu’on lui demandait. Il ne pouvait tout de même pas laisser tomber la photographe et la compagnie…Même si l’option était forte attrayante. Dès qu’on le libéra du studio, il fonça vers l’ascenseur et appela son chauffeur personnel. Il commençait à se dire, qu’il n’arriverait pas à temps pour le défiler de Mizuki! Ordonnant au pauvre conducteur d’appuyer sur le champignon, ils furent malheureusement prit dans un embouteillage. Mais…qu’est-ce que…L’enfer lui en voulait-il tant que ça!? C’est peut-être vrai qu’il le méritait…Mais pour une fois que quelque chose comptait autant à ses yeux, devait-on vraiment s’acharner contre lui!!?!? Donnant un violent coup de pied sur le siège en face de lui, Rei ouvrit la portière de sa limousine. Regardant la longue lignée de voitures qui attendaient de passer, il lâcha un juron et commença à se faufiler entre elles. Tant pis pour la limousine, il irait en courant! Ça serait bien plus rapide comme ça!

Après une quinzaine de minutes, il vérifia sa montre. Non de Dieu! Il était en retard!!! La crise de nerfs qu’elle lui piquerait Mizuki…Ou peut-être serait-elle déçue? Ou encore…Peut-être n’en avait-elle rien à faire s’il venait ou pas!? Le portable en main, il décida de l’appeler…Toutefois, après cinq coups de sonnerie, la messagerie vocale embarqua…Normal, quel crétin. Dans ce genre d’évènement, pour ne pas stresser les concurrentes, l’utilisation des portables étaient interdites…Rah!!! Tant pis!!! Arrêtant un moment de courir, il revint sur ses pas…Un fleuriste!?! Pourquoi pas!? Quel plus beau mot d’excuse pour une femme qu’un bouquet de fleurs. Enlevant la carte des pseudo-romantiques aux roses rouges, il prit un énorme bouquet d’œillets rose, avec quelques Lys à l’intérieur. Parfait! Reprenant sa course, il arriva une demi heure plus tard, à bout de souffle, devant la salle…Mais ce qu’il vit…L’envoya littéralement six pieds sous terre. Là…Devant lui…Sa belle Mizuki qui embrassait nul autre que cet imbécile de Keisuke…!!! Jetant les fleurs dans une poubelle non loin de lui, il rebroussa chemin la rage au cœur.

Le lendemain, il partit directement au studio de photos. Tout le monde semblait que son humeur était plus mauvaise qu’à l’habitude…D’ailleurs, leurs hypothèses se révélèrent juste quand il piqua sa crise. Brisant un bon nombre de matériels, il cassa une fenêtre et ce fût cette Kumiko…Qui le rappela à l’ordre…

Voilà! C’était comme cela qu’ils s’étaient parlé pour la toute première fois. Durant les deux premières semaines, Kumiko s’occupa beaucoup de Rei et elle finit par devenir sa confidente. Il lui raconta son histoire avec Mizuki et le baiser qu’il avait vu. La jeune femme l’écoutait toujours avec attention, se montrant très compréhensive et gentille. Le beau mannequin lui dit également qu’il venait de se rendre compte d’une chose horrible. Il était éperdument amoureux de Mizuki. Kumiko lui promit alors de prendre bien soin de lui, lui avouant elle-même ses sentiments à son égard. Bien sûr, elle savait qu’un jour, il la quitterait. Mais, elle voulait tout de même qu’ils essaient d’être en couple, pour voir si Rei n’oublierait pas Mizuki pour elle. Il accepta…Peut-être par faiblesse ou solitude…Peut-être qu’il voulait réellement oublier Mizuki. Ça lui avait brisé le cœur, il n’avait plus de point d’attache…Était-il d’un naturel si possessif? Bref, ils se mirent en couple et ce ne fut pas long avant qu’on les remarques.

Néanmoins, avec le temps, Rei commença à être à se sentir confortable dans cette situation. Puis, pour jouer le jeu dans les médias, ils accordèrent une unique interview pour le J-Life ~. Certes, il ne mentait pas lors des questions mais, Kumiko comprenait ce qu’il était et elle l’acceptait. De plus, elle savait qu’il l’aimait beaucoup même si son cœur appartenait à une autre mais, elle l’acceptait. De son coté, Rei lui donnait l’affection que la jeune femme recherchait et ça lui convenait ainsi. Donc, une fois de temps en temps comme cela, ils se promenaient main dans la main, profitant d’un bon bol d’air frais. Finalement, les jours passèrent et trois mois s’écoulèrent. Durant ses trois mois, Kumiko pouvait se vanter d’avoir aidée Rei à changer certains traits de son comportement. Il était plus souriant, plus blagueur et plus positif. Avoir prit du recul sur Mizuki et son ancienne vie d’arrogance lui avait fait un bien fou! Bien sûr, son caractère narcissique, égocentrique et fier n’avait pas totalement disparu. Après tout, Rei ne serait pas Rei autrement!! Cependant, il faisait beaucoup d’efforts!

Que dire de plus sur ses trois mois écoulés? Eh bien, niveau look, il avait laissé son air glamour et riche de coté pour des vêtements plus simple du genre camisole et jeans. Il avait également fait couper ses cheveux pour les placer dans un style plus punk. Enfin, il restait toujours aussi séduisant notre cher Yamada-kun! La seule chose qui n’avait pas du tout changé en lui était ses pensées et son cœur, qui allaient toujours…et toujours vers une seule et même personne…Mizuki. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas eut de ses nouvelles. Premièrement, parce qu’il avait noyé une fois de plus son portable dans sa piscine extérieure et deuxièmement, parce qu’il préférait ne pas trop l’approcher. C’est sûr qu’elle lui manquait! Même qu’il n’en dormait plus! Le problème était que… s’il devait revoir à nouveau Mizuki et Keisuke, il ne pourrait pas le supporter et là, il le cognerait de toutes ses forces sans un seul remord. Il s’était longuement enfermé dans son manoir et avait refusé l’accès à toutes jeune femme se prénommant Mizuki…

"Rei? Tu m’écoute?"

"Hein!? Tu disais?"

"Roooh >o< Baka d’amour! Écoute-moi quand je te parle! Je t’aie dis que mon agence vient de m’appeler. Je dois rentrer en studio pour quelques photos de dernières minutes. Je suis vraiment désolée, ça gâche notre petite journée!"

" Ah…T’en fait pas, ce n’est pas de ta faute. Le travail c’est important et… "

"Tu dis ça mais toi tu n’est qu’un capricieux qui dort entre les prises!"

" …=_=! Quoi!? Hey oh! Ce n’est pas moi qui drague les photographes pour avoir des pauses plus longues!"

"Hein!?! Qu’est-ce que tu raconte idiot!! Ce n’est pas vrai ça! Je le demande poliment et je suis aimable avec eux! C’est pour ça qu’ils acceptent!"

"N’importe quoi =_=…aguicheuse va."

Kumiko lui prit momentanément le cou et le secoua avec force pendant qu’il riait de bon cœur. Ils se chamaillaient toujours comme ça…volontairement! Mais c’était tellement mignon de les voir aller. L’approchant contre lui, il l’embrassa tendrement et elle le salua avant de prendre un taxi. Comme il avait envi de prendre l’air, il avait décidé de continuer sa petite promenade. Il s’égara longuement entre les rues, ce fut la sonnerie de son portable qui le réveilla. Prenant la ligne, il traversa la rue pour aller vers les petits kiosques…Dire que ça gueule était afficher partout…Une chance qu’il c’était fait couper les cheveux =_=’…Bref, il prit un paquet de chewing gum. Il n’avait pas remarqué la jeune femme qui était assis tout près…

"Ha Ha Ha! XD!!! Tu veux que je meurs ou quoi!? Tu sais bien que ta cuisine est immangeable Kumiko. Allez c’est moi qui cuisine ce soir…-_-'…Non…Non!! Je refuse que tu cuisine…La dernière fois tu as manquée de brûler ton appartement…Ouais…Okay d’accord, travail bien! À ce soir!"

"..."

Oh mon Dieu mais n'était-ce pas cette voix si familière et si éloignée à la fois qu'elle entendait là, juste à côté d'elle ? N'osant lever les yeux, elle ne fut pas immédiatement apte à déterminer si c'était réellement le cas ou non, préférant se cacher derrière la quatrième de couverture du magazine qu'elle venait d'acheter. Zieutage rapide ni vu ni connu, c'était bien lui. A le voir comme ça, elle sentait se mêler en elle un mélange d'excitation, de regret, de colère et d'angoisse, en plus il était au téléphone avec elle ! Baissant les yeux quelques instants, toujours cachée derrière sa lecture, elle fut à la fois peinée et rassurée de voir qu'il ne l'avait pas vue. Se levant doucement, faisant tout son possible pour se cacher et passer inaperçu, elle s'apprêta à partir et à le laisser derrière elle.

Tant pi, il avait l'air heureux avec Fumiko, elle ne voulait pas lui gâcher ça, lui qui avait été un garçon si désagréable, il avait l'air bien maintenant et c'était tout ce qui devait compter. Mais ça ne lui suffisait pas; était-elle si égoïste ? La réponse la mettait mal à l'aise et la rendait honteuse, sans doute oui.

*Adieu Rei-san !*

Comme une promesse intérieure, elle se répondit à elle même d'un pâle sourire, alors qu'elle se levait et semblait partir avec regret. Dehors il pleuvait fort, et c'était plus un chemin boueux qu'une route qu'elle devait prendre pour partir, tant pi si elle se tachait, c'était un cas d'extrême nécessitée...

>BOUARF<

"AAAAH !! Nooooon !! J'en ai maaaaaaaarre !" >o<

Les fesses dans la boue, elle leva le poing au ciel, se tournant ensuite vers la marche du kiosque qu'elle avait raté. Pourquoi fallait-il qu'elle se pète toujours la tronche ?! Devant Rei en plus ! Et puis sa tentative d'évasion incognito était à l'eau maintenant, comme elle d'ailleurs... Quand elle vu le regard qu'il eu sur elle, elle devint toute rouge, primo pour une raison qui ne vous échappera pas bien entendu, deuxio parce qu'elle avait l'air gourde avec le postérieur planté sans la boue blanchâtre.

"Yamada-san ??? Eh... Ca va bien ?
Oh non alors, je suis toute sale... é.è
J'étais pas du tout en train te t'espionner hein !! Non non non !! J'ai entendu que tu étais avec Fumiko-chan ? Mais je t'espionnais pas !! Euh... Elle va bien ?" ^^'

Elle tenta de cacher le magazine qu'elle avait en main, le glissant dans son dos d'un air timide. Avait-elle autant la poisse pour que en ce jour précis et à cette heure elle le rencontre ? Pourtant, elle était vraiment contente de le revoir... a faisait si longtemps...

Le bel homme referma son portable et l’espace d’un instant il le regarda. Combien de temps allait-il jouer ce petit jeu? Bien sûr qu’il se sentait à l’aise avec Kumiko! Cette femme était une perle…Et pourtant, ça ne lui suffisait pas. Chaque jour, chaque heure, chaque seconde, toutes ses pensées n’allèrent vers une seule et unique personne. Que ce soit égoïste ou non, il n’en avait rien à faire! Car, avec le temps, il avait compris qu’il était incapable d’effacer Mizuki de son esprit. Kumiko l’avait également compris après les deux premiers mois. D’ailleurs, Rei se demandait bien pourquoi la jeune femme ne le quittait pas. À croire qu’elle savait qu’il avait encore besoin de son aide. Bref, suite à un petit regard amer, il rangea son portable. Il faisait des efforts surhumains depuis trois mois pour ne pas lui lâcher un coup de téléphone. Qu’il ait égaré son numéro de portable, ou celui de sa maison n’était pas un problème. Puisqu’il était bien capable de le retrouver via ses contacts ou même son ordinateur. Regardant un moment le ciel, il soupira. Si Mizuki était heureuse avec Keisuke, Rei n’irait pas détruire leur nid d’amour. Elle avait fait son choix. Et de plus, jamais il ne lui avait témoigné ses sentiments…Il faut dire, qu’il n’en avait prit conscience que ce fameux soir où il les avait vu s’embrasser.

Ce souvenir immonde! Le beau mannequin se réveillait souvent en sursaut la nuit, cauchemardant sur cet horrible baisé. Du coup, il saccageait toute sa chambre au manoir. Cela lui arrivait fréquemment, voir même tous les soirs. Si seulement elle savait à quel point elle lui manquait, à quel point son cœur saignait à l’agonie de ne plus la voir sourire de ses bêtises. Oui, oui, oui! Kumiko était une femme idéale ; gentille, drôle, amusante, belle et elle n’avait pas peur de le remettre à sa place. Néanmoins, Rei ne pouvait tomber amoureux d’elle. Ça lui était impossible! Mizuki était très spéciale pour lui…Leurs engueulades incessantes lui manquait drôlement…Son petit regard furax lorsqu’il cassait quelque chose ou qu’il insultait quelqu’un sans remord, son sourire timide lorsqu’il lui faisait un compliment de façon maladroite et surtout son regard tendre lorsqu’il arrivait à se contrôler…Tous ses moments passaient avec elle…Bon allez! Il devait rentrer maintenant! C’est lui qui cuisinait ce soir…

Le parapluie en main, il décida de rentrer. Cependant, le cri d’une jeune femme attira son attention…Cette voix!?...Tous les humains de la Terre auraient pu parler en même temps, qu’il l’aurait reconnu…Se retournant, il vit une belle brunette assise sur une marche, directement dans la boue…Non!? Ce ne pouvait pas être elle!? Son cœur s’affola comme jamais auparavant! Lorsque ses petits yeux bruns se posèrent sur lui, il sentit les siens trembler d’émotions! Rei n’arrivait pas à lui parler, sa gorge était nouée d’une certaine nostalgie…Par chance, c’est elle qui engageant la conversation…

"Yamada-san ??? Eh... Ca va bien ?
Oh non alors, je suis toute sale... é.è
J'étais pas du tout en train te t'espionner hein !! Non non non !! J'ai entendu que tu étais avec Fumiko-chan ? Mais je t'espionnais pas !! Euh... Elle va bien ?" ^^'

Yamada-san ? Depuis quand l’appelait-elle comme ça !? Il lui avait souvent dit que les ; Monsieur et Yamada-san l’exaspérait…Et puis…Eh quoi ? L’espionner ? Fumiko ? Ne sachant pas trop quoi faire, Rei lui tendit gentiment la main pour qu’elle puisse se relever. Son regard noir était intense et son sourire avait disparu étant trop sous le choc. Jamais il n’aurait pensé la rencontrer en cette journée de pluie…Soudain, une irrésistible envie de la serrer dans ses bras le prit…D’un coup sec, il l’attira contre lui, oubliant le parapluie, qui se fracassa contre le sol. Le jeune homme la serra fortement, une main posé délicatement sur ses cheveux. Fermant les yeux, il pensa au paparazzi et à Kumiko…Il la lâcha donc avec regret. Fixant cette divine apparition, le bel homme se pencha pour ramasser le parapluie.

"…Oui…Je vais bien et toi ?...C’est…C’est quand même étrange de se rencontrer comme ça ! Ha Ha…euh…Tu n’est pas allée en cours aujourd’hui ?! Fumiko ? oÔ…Je n’aie aucune idée de qui tu parle…À moins que tu ne voulais dire Kumiko ?...Hem…Elle va très bien…Sa carrière monte en fèche alors elle est contente... "

Il ne savait pas quoi lui dire…Tout cela était si soudain…si inattendue…Pourquoi lui parlait-elle de Kumiko… !! Une rage étrange lui perça le cœur…Il vit qu’elle semblait cacher quelque chose dans son dos…Il la retourna de force et lui arracha des mains. Un sourcil arqué, il regarda la couverture du J~life…Il s’était donnée à cœur joie de parler d’eux ce magazine…Pourquoi lisait-elle ce genre de salade !?! Puis, tout bonnement, il pensa à Keisuke et le magazine se froissa complètement sous ses mains !

"Comment va ton amoureux ? Il n’est pas avec toi ?"

Sa voix était particulièrement irritée et triste?…Eh oui!!! Il était là ! Ce fameux soir où il n’avait malheureusement pu être à l’heure…Se massant les tempes, il sembla ce calmer...un peu…Tiens ? C’était nouveau ça….Il tourna la tête.

"Non…Oublie ça...Hum..? Comme d'habitude, ta maladresse ne te quitte pas...Bon allez, je ne vais pas te laisser te promener les fesses pleines de boue. Vient au manoir, tu pourras te changer. Tu vas attraper la crève si tu reste comme ça!"

L'empoignang par le poignet, il la traina doucement derrière lui...Eh bien...Certaines de ses habitudes n'avaient pas changer...Comme...la kidnapper XD! Qu'elle le veuille ou non, il ne la laisserait pas s'éclipser...D'ailleurs, c'est pour ça qu'il la tenait, il avait peur qu'elle s'enfuit loin de lui...

"Mais…!?! Arrête tu vas tout te salir !!
Rei !!! Pense aux paparakyô!"

Néanmoins, elle aurait aimé s'abandonner dans ces bras plus longtemps, sentir son odeur et rester là. La pluie ne la gênait pas, elle était bien, un peu gênée mais bien. Rei avait l'air surpris de la voir, sa réaction avait été étrange; comme si il était content de leur retrouvailles, tout en aillant rien fait pour qu'elles aient eu lieu plus tôt. Et la jeune fille ne pouvait réprimer la légère pointe de rancoeur qu'elle gardait en elle, il l'avait abandonnée...

"Je... Je vais bien. Ca faisait longtemps non ? Excuse moi, on m'a volé le portable que tu m'avais offert... Je suis vraiment désolée..."

Avoua t-elle l'air peinée, perdre ce portable avait été un effondrement pour la jeune fille, c'était celui de Rei, elle lui avait promit d'y faire attention...

"Haaaaaaa ! OO
Kumiko !!!! Pardon ! Excuse moi Kumiko si tu m'entends de là où tu es !" XD

Mizuki tentait désespéramment de mettre un terme à cette atmosphère de gêne ambiante. Levant le poing au ciel, elle maudissait la pluie qui avait salit sa robe blanche, à cette pluie qui mouillait ses cheveux et qui dégoulinait sur eux sans gêne. Elle sourit.

"Et toi ta carrière ? Toujours au beau fixe ?
Les cheveux courts ça te va très bien !
Eh... Pourquoi je suis gentille moi ?! (-. -||)
Tu ne m'as pas donné de nouvelles ?! è é
Vilain !! U.U
...EH!?" OO'

Il l'avait tournée assez brutalement, alors qu'elle s'efforçait à cacher son magazine derrière elle. Il le prit sous le regard gêné de la jeune fille qui ne savait plus où se mettre. Elle devait avoir l'air idiote à lire ce genre de chose... mais c'était seulement parce que on y parlait de Rei...! Elle avait voulu des nouvelles... Il froissa le journal d'une poignée de main, Mizuki regarda le magazine dans un rictus. Puis il lui demanda des nouvelles de son petit ami. Elle baissa un peu les yeux, alors qu'un petit sourire de regret s'empara de ses lèvres. Cependant, elle se demandait comme ils pouvaient être au courant de tout ça, ils ne s'étaient pas vus depuis non ? Avait-il parlé à Keisuke ? Elle ne savait pas, elle n'avait pas vraiment envie de savoir, c'était de l'histoire ancienne maintenant, et y repenser lui faisait du mal. Elle n'était plus sure d'avoir fait le bon choix... Avait-il vraiment eu une aventure ? Elle ne savait pas; finalement il y avait beaucoup trop de chose dont elle ne savait rien...

"C'est terminé...
Et j'ai... En quelque sort arrêté le lycée..." Avoua t-elle la mine triste.

Pourtant c'était en quelque sorte de sa faute, c'est elle qui avait provoqué la rupture. Keisuke lui avait souvent reproché de ne pas être sincère. Peut-être avait-il raison, car c'est Rei qui lui trottait dans la tête, pendant ses moments de solitude. Elle avait remarqué le ton du jeune homme, pourquoi avait-il l'air en colère contre elle ? Elle ne savait pas... Encore. La vie au lycée lui était devenu insupportable, les filles de sa classe s'acharnaient, elle avait fait de plus en plus de migraine dans un premier temps, puis avait finit par ne plus y aller... Tant pi.

Elle n'eu pas l'air de saisir tout ce qu'il lui dit juste après, la saisissant par le poignet, il l'entraîna dans une nouvelle course effrénée, chose qui lui avait manqué, un peu.

"Hey mais !! MAIS !! Mais c'est bon je peux rentrer chez moi !! ><'
Attends !! Et Kumiko ? Elle ne t'attends pas ? Ca va aller je te dis... Reiiiiiii !!! Tu me fais maaaaal !!! Je peux marcher seule !!" ><'

Néanmoins elle le suivait de force, Rei était du genre dominant elle le savait bien, mais aller au manoir maintenant était-ce une bonne idée ? N'allait-elle pas créer des problèmes entre son ami et sa petite copine ? Elle ne voulait pas, Rei avait l'air heureux avec elle... D'après ce qu'il avait dit... Je crois.
Pourtant ils se trouvèrent finalement tous les deux au manoir Yamada. Elle n'avait pas vraiment revu cette imposante bâtisse depuis sa dernière venue avec Rei, qui remontait à quelques mois. Elle avait essayé de passer pendant ces 3 derniers, mais on lui avait plusieurs fois refusé l'entrée, prétextant que les "fans" ne pouvaient pas voir Rei dans sa propre demeure.

*Pourquoi faut-il toujours qu'il me kidnappe ? T T
Je te jure c'est flippant Rei !! Même si tu m'entends pas parce que en fait là je me parle toute seule...
....
C'est moi qui suis flippante !!!" OO'

"Bonjour Monsieur Yamada...!
Oh ! Je vous reconnais mademoiselle ! Bienvenue !"

Mizuki leva un regard étonné vers la jeune femme. C'était la domestique de la dernière fois, celle que la mère de Rei avait menacée de renvoyer. Elle était toujours là...! Levant un regard plein de gratitude vers le jeune homme, elle était persuadée que c'était un garçon bien, elle était très fière d'elle d'ailleurs...

"Bonjour !!" ^____^

"Mais…!?! Arrête tu vas tout te salir !!
Rei !!! Pense aux paparakyô!"

"…"

C’est vrai…S’il fallait qu’un de ses moustiques traînent dans les parages…Il se ferait une joie immense de prendre une photo pour provoquer un scandale ! Techniquement, Rei s’en moquait bien mais, Mizuki risquerait peut-être de se faire embêter et ça, il ne le tolèrerait pas. Donc, avec regret, il se décolla de son étreinte. Dire qu’elle était là, juste sous ses yeux…Cela faisait si longtemps qu’il voulait contempler son beau visage…Bref, la jeune femme lui révéla qu’on lui avait volé le portable qu’il lui avait offert. Pour l’une des rares fois, Rei ne se mit pas en colère…Peut-être était-ce simplement dût au fait qu’il se sentait bien mélancolique de la revoir. D’un coté, Mizuki ignorait tout de la fameuse soirée…Du fait qu’il avait couru quarante-cinq bonnes minutes pour arriver à l’heure…Ainsi que les fleurs qu’il avait acheté pour se faire pardonner…De toute façon, ça n’avait plus d’importance puisqu’elle était avec l’autre imbécile qui fréquentait son lycée. Sursautant à sa remarque à propos de Kumiko, il ne put s’empêcher de sourire. Il posa sa main sur ses cheveux et les lui caressa un moment. Tiens ? Il portait moins de bijoux maintenant non ?

"Ne t’inquiète pas pour le portable…Le mien à également eut un malheureux accident dans ma piscine extérieur…encore…=_='…Tu sais, j’en rachète un tous les mois…Alors j’en aie deux qui ne servent à rien…Si tu veux…Je pourrai t’en donner un…Je…ne crois pas qu’elle pourrait t’entendre alors…évite de crier son nom comme ça, les paparakkyô vont se poser des questions."

Il lui avait déjà fait le coup ! Prétextant de façon hautaine qu’il n’aimait pas le gaspillage. Ça avait été la seule façon pour qu’elle accepte le défunt portable. Cette fois, il lui proposa tout simplement. S’attendant évidemment à un non…Il lui fit même une petite blague sur les paparazzis. C’est vrai qu’il avait l’air plus détendu…Toutefois, malgré ses nouveaux sourires, il s’y cachait une tristesse indescriptible. L’atmosphère était quelque peu insoutenable entre les deux jeunes gens…Du coup, ils tentaient à leur manière de mettre un peu d’humour entre eux…Rei et Mizuki restaient là, sous la pluie…Ses cheveux brun dégoulinaient finement…Eh bien, même trempée elle conservait son charme hors du commun. Sans un mot, Rei abaissa le parapluie au-dessus d’elle pour la protéger.

"Et toi ta carrière ? Toujours au beau fixe ?
Les cheveux courts ça te va très bien !
Eh... Pourquoi je suis gentille moi ?! (-. -||)
Tu ne m'as pas donné de nouvelles ?! è é
Vilain !! U.U
...EH!?" OO'

"Euh oui, tout va comme d’habitude. Apparemment les fans ont été ravie de mon retour…=_=..Je m’en fiche un peu mais bon. Ça fait partit de mon métier ! Et pour les cheveux…La longueur commençaient à m’embêter alors, je me suis dis qu’un peu de changement ça me ferait du bien…Toi par contre…Tu n’as pas changée…Toujours aussi simple…et…mignonne…Enfin… "

Il évita de répondre à son autre remarque. Bien entendu qu’il ne lui avait pas donner de nouvelles ! Si elle avait lu le torchon qu’elle gardait derrière son dos, elle aurait du lire le scoop sur son retour, sur le fait qu’il avait passé un moment très pénible et aussi la fameuse crise qu’il avait eut à son travail…Mais ça ne sembla pas l’effleurer…Du reste, il le lui arracha, le froissa et le lança dans une poubelle non loin du kiosque. Pour changer de sujet, il lui demanda ce qu’elle avait fait de son amoureux et aussi ce qu’elle faisait là !? À l’heure qu’il était…ne devrait-elle pas être en cours ?

"C'est terminé...
Et j'ai... En quelque sort arrêté le lycée..."

Terminé !? Elle avait rompu avec lui ? Ou…peut-être était-ce Keisuke ? Peu importe ! Même s’il voulait se sentir triste pour elle, il ne put qu’en ressentir de la joie…Tout de même mal à l’aise, il s’excusa…de façon imperceptible mais, elle put tout de même l’entendre. Levant les yeux vers Mizuki, il paru surpris ! Néanmoins, il ne put s’empêcher de répliquer quelque chose sur Keisuke…Il se montrait là tel le vrai Rei qu’il était !

"De toute façon c’était un véritable abrutis ! Arrêter ? Mais…Pourquoi ça ? Je croyais que tu voulais terminer tes études et te trouver un bon job ? Ahhh attend ! Je comprends ! Tu as gagné le concours de mannequins et tu te lance dans ce domaine !"

Convaincu que ce qu’il avançait était juste et ne se souciant pas du fait qu’elle pourrait lui demander des explications sur son absence au concours, il lui empoigna rapidement le poignet pour la tirer avec lui. Non, elle n’allait pas rester comme ça, toute boueuse sans parapluie ! C’est sûr qu’elle attraperait un rhume ! De plus, la connaissant…Elle qui était toujours étourdie, il craignait le pire. Donc, pour la première fois depuis longtemps, il la kidnappa ! Comme au bon vieux temps…Dire que cela ne faisait que trois mois. Pour Rei, cela avait apparu comme dix longues années ! Bref, comme au bon vieux temps, la petite voix de Mizuki retentit derrière, lui reprochant qu’elle pouvait elle-même marcher et qu’elle pouvait retourner chez elle sans problème. En gros, elle lui disait qu’elle l’avait assez vu ? Puisqu’elle ne semblait pas encline à le suivre…Tant pis pour elle, il l’amènerait quand même au Manoir Yamada. Néanmoins, lorsqu’elle lui spécifia qu’il lui faisait mal, il desserra sa main pour simplement la tirer. Non, il ne comptait pas la lâcher !

Une quinzaine de minutes plus tard, ils passèrent les immenses grilles qui ornaient le manoir. Cela lui paru étrange de la ramener ici…Mais d’un coté, il en était heureux. N’entendant pas ce qu’elle marmonnait pour elle, le beau jeune homme lâcha sa prise et prit le temps d’enlever sa veste toute mouillée. Malheur…Ses cheveux étaient devenu affreux…Enfin ils n’avaient pas bougés d’un pouce mais…Nous connaissons Rei et son obsession sur son apparence physique. Même s’il portait des vêtements plus simplets, ce trait de caractère n’avait pas changé du tout ! Une charmante bonne, que Mizuki reconnue, arriva alors devant eux !

"Bonjour Monsieur Yamada...!
Oh ! Je vous reconnais mademoiselle ! Bienvenue ! Laissez-moi vous débarrasser de tout cela Monsieur !"

"Bonne idée…Allez lui donner des vêtements secs pour qu’elle puisse se changer et faite-lui sécher les cheveux pour qu’elle n’attrape pas froid. Je vais allez préparer le thé en attendant. Je t’attendrai dans ma chambre. Oh ! N’oubliez pas de mettre ses vêtements dans la sécheuse. Je sais qu’elle voudra retrouvée sa robe ensuite. Veillez à ce qu’elle soit intacte !"

"Oui Monsieur Yamada ! Tout de suite ! Si vous voulez bien me suivre mademoiselle ^^ ! "

La bonne entraîna donc Mizuki avec elle tendit que le jeune homme monta à sa chambre. Il prit une belle camisole noire et des jeans de la même couleur. Lui aussi il devait se changer ! Repeignant ses cheveux, il descendit dans les cuisines préparer le thé ainsi que des biscuits pour accompagner le tout. Depuis un certain temps, les employés du manoir le surprenait à cuisiner où à ranger des choses…Suspect XD ! Le tout préparé, il retourna dans sa chambre et attendit Mizuki…À l’intérieur, rien n’avait changé sauf peut-être les quelques boites en cartons et…Tiens ? Elle était encore là ? La fameuse robe blanche qu’il lui avait acheté à leur première rencontre…

"Non non...!"

Fit-elle doucement, quand Rei lui proposa à nouveau de lui donner un portable. C'était finit tout ça, elle ne voulait plus de cadeau hors de prix et tout et tout, elle n'en avait jamais vraiment voulu en fait. Consciente que si elle restait seulement sur cette mince explication il allait s'énerver et ne pas comprendre, il lui en bouderait et ça dégénèrerait alors. Et puis bon, leur relation était déjà assez tendue comme ça... Un petit sourire au lèvres, elle fouilla dans son sac et en sortir le petit téléphone un peu bas de gamme qu'elle s'était acheté, dessus pendait un petit gris-gris rose bonbon.

"J'ai travaillé dur pour me l'acheter... ^^
J'ai même pu garder le même numéro qu'avant."

C'était comme pour lui dire "tu pourras m'appeler ?" sans l'avouer réellement. Elle avait un peu honte, l'avait-elle abandonné elle aussi ? Sand doute en quelque sorte, tout s'était passé si vite, et puis il devait être occupée avec Kumiko. Pourtant cette idée là la rendait jalouse, elle se sentit coupable d'une telle pensée... Ils allaient si bien tous les deux, même si elle aurait préféré ne pas les voir ensembles.

Ce semblant de conversation pouvait sembler naturel, pourtant tous les deux semblaient ailleurs, dans leur pensés et mal à l'aise. Ne pourraient-ils jamais se parler comme avant ? Sans doute, car les trois derniers mois avaient été lourds, et ils handicapaient sérieusement leur entente. Tout cela semblait plus à un échange de politesses... Sans doute allaient-ils se séparer de nouveau dans quelques minutes et ne se reverraient-ils jamais.

Elle voyait bien qu'il évitait le sujet, d'ailleurs, pensant sauter le sujet en la complimentant. Mais ils devaient en parler, sinon le problème ne se réglerait jamais et il fallait qu'ils tournent la page, enfin seulement si tous les deux pensaient continuer à sa voir... Sinon ce n'était pas la peine après tout.

"Un... Abrutit ?
Comment ça... Tu le connais ? T T'
Non en réalité ça a été moi la véritable idiote dans l'histoire..."

Avoua t-elle dans un soupire. Elle avait préféré croire des pauvres pestes que celui quelle était sensé aimer. Ca n'avait aucun sens, maintenant elle s'en rendait compte, sur le coup cela n'avait pas fonctionné comme ça. Tout lui paraissait si clair et limpide maintenant... Mais c'était trop tard. Il mentionna le défilé, date qui marqua le tournant de leur relation. C'est ce soir là qu'il ne vint pas, c'est ce soir là qu'elle choisit alors Keisuke, c'est ce soir là qui fut le premier des trois mois d'absence de Rei. Et pourtant, il sembla mentionner tout ça avec légèreté, une pointe de douleur s'éveilla en la jeune fille.

"Non je... J'ai terminé troisième.
Je ne suis pas faite pour ça... Et puis les filles là bas étaient vraiment très belles et très douées, je me suis sentie nulle..."

*Et seule.*

"En fait je travaille depuis 2 mois comme femme de ménage. Je sais bien que ce n'est pas ce que je veux faire de ma vie hein... C'est juste pour dépanner, en attendant de trouver autre chose..."

Elle n'eu pas le temps de réfléchir outre mesure qu'il l'empoigna violemment pour la tirer vers son manoir. C'était toujours comme ça, au final il n'en faisait qu'à sa tête, mais quand elle lui avoua qu'il lui faisait mal, il desserra son étreinte, Mizuki savait bien, de toute façon, qu'il faisait beaucoup d'efforts...

"Oui Monsieur Yamada ! Tout de suite ! Si vous voulez bien me suivre mademoiselle ^^ ! "

Ils étaient tout juste arrivés qu'une domestique les avait accueillis. Rei était vraiment très très riche, c'était fou, elle avait un peu oublié pendant tout ce temps, elle qui vivait dans un appartement minuscule avec ses parents. Elle suivit la jeune femme, un peu gênée, celle ci l'emmena vers une vaste étendue de fringues en tous genres. La penderie entière de Mizuki ne devait pas en faire le dixième.

"Je suis soulagée de vous voir de nouveau mademoiselle Mochizuki... Rei était étrange ces derniers temps. J'avoue ne pas avoir compris quand il a fait interdire l'accès au manoir à toute fille s'appelant Mizuki. Oh... Je crois que je parle trop..."

La mine gênée de la jeune femme ne la toucha même pas, elle était trop concentrée sur ce qu'elle venait de dire à l'instant. Pourquoi ? Elle ne comprenait pas, pourquoi n'avait-il eu à ce point pas envie de la voir ? Avait-elle fait quelque chose de mal ? Sérieusement elle ne comprenait plus du tout là, elle sentait juste une vague de honte la submerger, de honte, de colère, de tristesse, une tristesse immense...

"Je vais prendre ceci."

Dit-elle, attrapant un jean au hasard ainsi qu'un tee-shirt noir qui lui serait sans doute trop grand. Elle s'éclipsa alors, prétextant vouloir se changer seule, mais c'était seulement parce que les larmes lui venaient aux yeux. Elle ne comprenait pas Rei, voilà tout, il était totalement incohérent ! Si il ne voulait pas la voir, pourquoi l'emmener ici ? Se plaisait-il à la mener en bateau ?

>Clac<

Elle avait refermé la porte de la chambre de Rei derrière elle, maintenant vêtue d'un jean, baskettes et tee-shirt, ce dernier devait d'ailleurs très certainement appartenir au jeune homme. Le tout donnait un espèce de look baroudeur en complet décalage avec la jeune fille. Elle avait attaché ses cheveux en une queue de cheval. Son regard se posa quelques secondes sur la robe qu'elle reconnaissait parfaitement bien, puis sur le jeune homme. Elle soupira.

"Je crois qu'il faut qu'on parle."

Cette phrase qui faisait tant frémir dans la vie d'un couple leur était nécessaire. C'est vrai, ils ne pouvaient pas continuer tous les deux à se voiler la face comme ça, il fallait qu'ils agissent, et maintenant !! Elle alla se poser à ses côtés, la mine renfrognée, elle ne savait pas par où commencer, tout était si confus en elle. Otant ses chaussures, elle releva les genoux et les replia contre elle.

"Pourquoi tu n'est pas venu...?"

Cette simple interrogation pouvait paraître très vague, pourtant elle était extrêmement précise. Elle voulait savoir pourquoi, pourquoi avait-il accepter de venir si c'était pour ne pas le faire, avait-il eu pitié d'elle ? En avait-il eu marre ? Pourquoi l'avait-il bannit de sa maison ? Pourquoi ? Les larmes lui montèrent aux yeux, alors qu'elle semblait fixer le sol avec énormément d'attention, simplement parce qu'elle ne voulait pas le regarder lui.

"J'ai travaillé dur pour me l'acheter... ^^
J'ai même pu garder le même numéro qu'avant."

"…Alors je t’appellerai lors de mes journées de congés...Enfin, si ça ne t’embête pas bien sûr ! Je t’enverrai mon nouveau numéro…Cette fois, je ferai attention à ne pas le noyer ! Tu me connais moi et mes excès de colère…=_='"

Décidemment, elle se montrait fidèle à elle-même. Travailler durement pour acquérir quelque chose. Dire que lui, il n’avait qu’à cueillir, comme une fleur dans un simple jardin, tout ce qu’il désirait ! Leur différence économique changeait probablement la valeur des choses à leurs yeux. Car au fond, que connaissait Rei sur le travail acharné ? Rien du tout ! Depuis qu’il était né, c’était ainsi…D’autre part, ce n’était point de sa faute s’il était venu au monde dans un lieu aisé. De plus, Mizuki avait pu le remarquer lorsqu’elle le côtoyait avant, il n’était pas forcément heureux autour de tous ses biens ! C’est pour ça qu’il lui avait fait, en quelque sorte, la promesse de changer. Un peu comme s’il voulait se rééduquer, comme s’il voulait comprendre son point de vue sur la vie en général! Et pour cela, pour la comprendre ELLE, Rei avait toujours donné le meilleur de lui-même ! Bref, la belle demoiselle lui posa des questions sur Kumiko. Seulement, le jeune homme paraissait toujours éviter le sujet. Il y avait de quoi ! Rei n’avait aucune envie de s’aventurer dans ce sentier glissant. Ça réveillait en lui bien des blessures. Au fond, il aurait aimé que Mizuki ait l’air jalouse. Mais non, elle lui souriait tout simplement.

La conversation dévia donc sur le lycée. Il était étonné de voir qu’elle avait arrêtée ce dernier ! Cependant, elle ne lui clarifia pas le pourquoi du comment. Non, la belle dévia également sur sa remarque à propos de Keisuke…Cet homme, qu’il ne connaissait que de nom grâce à elle. Oui, il l’avait également vu, lors d’une brève apparition lorsque celui-ci ramassait le carnet de Mizuki dans la cours d’école. Mais, voyant sa mine triste, il le qualifia automatiquement d’abrutis ! Son opinion ne changerait surement pas…

"Un... Abrutit ?
Comment ça... Tu le connais ? T T'
Non en réalité ça a été moi la véritable idiote dans l'histoire..."

"Non, je ne lui aie jamais parlé..."

En entendant cela, le beau mannequin fronça les sourcils. Comment pouvait-elle dire cela !? Mizuki n’était pas idiote voyons ! Elle était même très intelligente ! Ne lui faisant toutefois pas la remarque, il enchaina sur l’illustre défilé qu’il avait apparemment manqué ? Alors qu’il la croyait bonne première, la jeune brune le rectifia. Troisième !? Mais non ! C’était impossible ! Ses juges devaient être complètement aveugles ! Non seulement elle avait beaucoup de charisme, mais elle au moins, elle n’avait pas besoin de trois pouces de maquillages pour être jolie ! Mizuki possédait ce que Rei qualifiait de : Beauté naturelle. Par la suite, l’ancienne lycéenne lui apprit qu’elle faisait des ménages, le temps de trouver un métier qui lui plairait…Lui faisant remarquer qu’elle était trempée de la tête au pieds et qu’elle pourrait éventuellement attraper un rhume, le beau garçon la traîna derrière elle. L’amenant au Manoir Yamada. Pas question de la laisser ainsi ! Il s’en voudrait toute sa vie si elle tomberait malade par sa faute ! Au début, il ne la traina pas d’une façon dès plus délicate. Lui disant donc, il assagit son emprise sans pour autant la lâcher.

En un rien de temps, ils étaient face à la domestique, qui prit avec un sourire candide, le manteau de son employeur. Après, sous les ordres de son patron, elle amena Mizuki se changer. Rei monta faire la même chose, pour ensuite préparer le thé. De nouveau dans sa chambre, il attendit Mizuki. Empoignant son portable, il composa un numéro.

"Hai Hai !!! Kumiko-chan desu~"

"Salut c’est Rei…"

"Oh !~ Baka Lover~ ^o^ ! Je pensais justement à toi!"

"Hum… écoute Kumiko, je sais qu’on devait se voir ce soir mais, j’ai un imprévu et je ne pourrai pas finalement… "

"Ah bon >o< bouhou !! Un problème à l’agence ?"

"Non non, ne t’inquiète pas. Je te rappelle demain okay ? "

"Mû ~ T_T…D’accord ^o^ ! Dans ce cas, je vais aller passer la soirée avec des amis! "

"Je vois que ça t'arrange ha ha! Bon, alors amuse-toi bien, au revoir ! "

Il raccrocha et lança le portable sur son lit. Puis, l’avant-bras sur le front, il soupira, adosser sur le coté de son lit, face à sa petite table où était posé le thé. C’est à ce moment là que Mizuki fit son apparition, claquant légèrement la porte. Ce bruit d’ailleurs, le réveilla de sa mini-léthargie ! Levant les yeux vers elle…Il remarqua qu’elle portait… oÔ… ses vêtements ?…eh ben…c’était vraiment les siens XD ! Ça lui allait vachement bien, c’était drôlement mignon puisqu’ils n’avaient pas la même carrure. Un peu trop grand pour elle ! Regardant un instant vers la robe qui traînait dans le placard ouvert, Mizuki le fixa de nouveau.

"Je crois qu'il faut qu'on parle."

" … "

Rei tourna la tête pour ne plus la regarder. Ses sourcils se froncèrent…Il était parfaitement logique qu’ils devaient se parler. Mais…On ne pouvait pas dire que Rei en avait très envie…Simplement parce que ça lui faisait beaucoup de peine de se souvenir de cette soirée…De plus, ça avait été l’évènement déclencheur, qui lui avait fait comprendre à quel point il l’aimait et pas comme une simple amie. Il aimait Mizuki d’un amour profondément rare qui se montrait assez absent de nos jours. Prenant place près de lui, la jeune fille enleva ses baskets et replia ses jambes contre elle. Le cœur de Rei commençait à avoir du mal à supporter cette ambiance. La colère le gagnait peu à peu…Pourtant, il faisait tout pour se contrôler. À sa question, il se leva…en silence…Les poings fermés et posés sur l’une de ses commodes, il respira un bon coup pour ne pas tout démolir…Mais ça voix se montrait à la fois blessée et colérique.

"Si tu n’avais pas été si occupée à embrasser ton précieux Keisuke…Peut-être aurait tu remarqués que j’étais de l’autre coté de la rue ! "

Soupirant et extirpant quelque peu sa rage, il ouvrit un tiroir et prit quelques chandails qu’il déposa dans l’une des boites en cartons qui jonchait le sol…Tiens ? La pièce était plutôt vide non ? La plupart de ses effets personnels, tel que ses chers livres, étaient bien rangés dans les boites qui parsemait la pièce.

La remarque du jeune homme la surpris, elle leva les yeux vers lui. Quoi ? Comment ça de l'autre côté de la rue ? Ce soir là ? Mais... Il n'était pas venu la voir, elle ne l'avait pas vu, elle l'avait si longtemps cherché du regard ! Elle avait tant attendu son arrivée, finalement même une fois le concours finit il n'était pas là, elle s'était dit qu'il avait laissé tombé, sans doute parce que ces pauvres trucs de débutant le saoulait ? Resserrant un peu plus ses jambes contre elle même, elle sentait sa gorge se nouer.

"Tu es vraiment...
Comment peux-tu me reprocher quoi que ce soit !?! Sérieusement Rei ?! Pourquoi devrait-ce être toujours de la faute des autres ?! Je... J'avais tant envie que tu viennes..."

C'était un mélange de colère, de frustration et de tristesse qui l'envahissait, du coup elle n'était peut-être pas très juste dans son jugement. Pourquoi n'avait-elle pas regardé de l'autre côté de cette fichue rue ? Pourtant ce soir là, elle avait pu sortir avec Keisuke, mais ça n'avait pas été aussi bien qu'elle l'avait imaginé. Non pas que Keisuke soit un mauvais gars, simplement c'est à Rei qu'elle pensait, encore et toujours.

"Laisse Keisuke-kun en dehors de tout ça !! Je ne pouvais pas savoir que tu serais là, dehors !! Alors… Alors que je t'avais tant cherché dans la salle... Sans rire… T’es pas drôle…"

Elle était visiblement énervée, le ton de sa voix le montrait bien, mais sa phrase s’était terminée sur un refrain plus plaintif. Le suppliait-elle de comprendre ? Fuyant sans cesse le jeune homme des yeux, elle jeta un regard sur la chambre du jeune homme qui lui sembla bien vide par rapport à la dernière fois, c'était étrange...

"Je n'ai même pas réussit à rester jusqu'au bout...
Sérieusement je dois être vraiment faible...?"

Une migraine terrible l'avait prise en plein milieu, l'obligeant à quitter la scène. Elle se demandait encore comment elle avait pu terminer troisième en ayant fait la moitié des épreuves. Elle avait comprit que tout ça c'était pas fait pour elle, toutes ces lumières, ces photos, ces gens détestables qui ne pensaient qu'à se mettre des bâtons dans les roues... Non, elle n'était pas comme ça.

"Tant pi... Je ne veux pas t'embêter plus longtemps avec tout ça c'est passé et c'est comme ça. J'aurais vraiment aimé que ça se termine autrement..."

Ca sonnait comme un "Adieu", pourtant ce n'était pas réellement son intention. Elle posa se tête sur ses genoux, soupirant doucement. Elle devait embêter Rei qui avait certainement d'autres problèmes.

"Pourquoi ta chambre est-elle comme ça ? Tu déménages ?"

Sa question pouvait paraître étrange, puisque c'est les larmes aux yeux qu'elle la posa, reniflant un petit peu également. Si leurs retrouvailles semblaient avoir bien commencé, maintenant c’était véritablement la cata, et en plus c’était totalement de sa faute à elle. Pourquoi avait-elle tant envie que tout ça ne soit pas arrivé, que lui et Kumiko ne soient pas ensemble ?! C’était tellement injuste !!

"Tu es vraiment...
Comment peux-tu me reprocher quoi que ce soit !?! Sérieusement Rei ?! Pourquoi devrait-ce être toujours de la faute des autres ?! Je... J'avais tant envie que tu viennes..."

Mizuki déballa tout ce qu’elle avait sur le cœur contre le jeune homme. Sa voix semblait à la fois colérique et triste. Lui il n’était pas drôle !? Et elle !? De la façon dont elle détalait les choses, il avait tout à se reprocher pour son absence ! Et puis l’autre là ! Ce Keisuke ! Pourquoi le défendait-elle alors qu’elle semblait ne pas avoir aimé leur relation !? C’est vrai ! D’une manière ou d’une autre, Rei était convaincu que Keisuke l’avait fait souffrir. Que ce soit de sa faute à lui ou la sienne, le résultat était le même ! La jeune femme parue de plus en plus énervée, se traitant de faible. Décidément elle c’était résolue à le mettre hors de lui ! Pour leur première retrouvaille depuis longtemps, fallait-il vraiment qu’ils s’arrachent les cheveux comme ça !? Mais bien sûr, éviter le sujet n’arrangerait rien et cette ambiance maussade ne les quitterait plus ! Les dents serrées, le jeune mannequin était sur le point d’exploser !

"Tant pis... Je ne veux pas t'embêter plus longtemps avec tout ça c'est passé et c'est comme ça. J'aurais vraiment aimé que ça se termine autrement..."

Là, s’en était trop ! Le pauvre avait concentré toute son énergie à ne rien démolir, à ne pas hurler de rage contre elle. Alors comme ça, tout était de sa faute à lui !? Il était le seul fautif !?! Là, elle se montrait plus qu’égoïste ! Complètement injuste envers lui !!! C’était elle la traitresse dans tout ça ! Pas lui ! Le peu d’ongle qu’il avait était enfoncé jusqu’au sang et avec vigueur dans ses paumes. Un silence de plomb les survola quelques instants et d’un coup sec, le poing de Rei se porta sur la lampe, qui traînait sur la commode où il se tenait depuis cinq bonnes minutes déjà. La piteuse source lumineuse fit un vol plané de la commode au sol et se brisa en mille morceaux étant fait de verre noire. C’était la première fois en trois mois que Rei perdait le contrôle de lui-même. Après tout ce temps, où il apprenait à maîtriser ses sautes d’humeurs, il avait été difficile de contenir plus longtemps cette amertume et cette rage qui le hantait …Se retournant brusquement vers Mizuki, il plongea son regard d’acier dans le sien. Jamais il n’avait paru si froid et hargneux envers elle. Il explosa.

"MA FAUTE À MOI !?! DÉSOLER DE FAIRE MON TRAVAIL AVEC PROFESSIONALISME ! Cette foutu photographe ma retenue plus tard que prévue et il y avait des embouteillages au pas possible ce soir-là ! Tu pense vraiment que je n’avais pas envie d’y aller !? Moi aussi je voulais venir t’encouragé imbécile !!! Bordel ! C’est toi qui n’es pas drôle !!! Qu’est-ce que tu pense que je faisais hein !?! Dit-le moi Mizuki !?! J’ai laissée ma foutu limousine au milieu des embouteillages et j’ai couru pendant quarante-cinq minutes pour me rendre là-bas !J’ai laissé ma fierté de coté et je t’aie même acheté un bouquet de fleur pour me faire pardonner !!!Tu te rends compte !? Je voulais vraiment ne pas te décevoir ! J’ai couru tout ce chemin pour te voir et toi…TOI TU EMBRASSE CE CON DEVANT MOI ! C’est tu combien j’ai eu MAL en voyant ça !!!"

Sur sa dernière phrase, il tomba à genou, les poings sur son tapis, essoufflé par cette longue tirade. Quel imbécile…Il ne voulait pas du tout lui dire ça ! Il ne voulait pas qu’elle sache ce qu’il avait fait…Mais, son cœur était trop lourd pour garder cela enfoui…Sans la regarder il dit :

"…Tu…Non de Dieu ! Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Que je vienne te félicité de te mettre en couple ? Pourquoi ça devrait être à moi de m’excuser ? Après avoir essayé d’être là à l’heure…Après avoir couru tout ça rien que pour toi…Lequel de nous deux à fait le plus de mal à l’autre à ton avis ?"

Il soupira vider de son énergie, ça lui avait fait du bien de se *confier*, mais en même temps, il eut peur de la blessée…Donc, il releva la tête, de nouveau calme et disposé à la conversation.

"Oui, je déménage. Rester ici devient assez inconfortable pour moi. J’ai donc décidé de m’acheter un appartement près d’ici…Bien sûr, je vais souvent revenir au manoir pour donner des directives aux employés mais, je ne désire plus vivre dans la maison de mes parents. "

Il soupira et devia le regard.

Mizuki sursauta quand la lampe alla se fracasser plus loin. Elle était restée tout ce temps muette comme une carpe, les yeux fixés sur le jeune homme, l'air effrayée. Elle avait peur de lui, de sa réaction, de la lampe qui venait de voler, de sa manière de lui parler à cet instant là. Entre s'enfuir en courant et rester totalement immobile elle ne savait pas choisir, les yeux que Rei posait sur elle lui faisait atrocement peur, il était si... En colère.

"..."

Comment aurait-elle pu imaginer que tout ça ait été aussi compliqué pour lui ? Ca paraissait tellement improbable ! Elle n'avait pas pensé à ce genre de cas de figure ! Elle croyait... Qu'il avait juste décidé de ne pas venir...! Elle n'avait pas réfléchit vraiment ! Sans doute était-ce ce qu'il lui reprochait... Etaient-ils tous les deux fautifs ? Sans doute. Elle avait la gorge trop nouée pour lui répondre, elle ne le regardait pas, elle n'en avait pas le courage.

Rei avait l'air marqué par ce qui s'était passé ce soir là. Pourquoi est-ce que le fait qu'elle et Keisuke soient ensembles l'énerve autant ? Elle ne comprenait pas bien, si il tenait à ce point à elle, pourquoi était-il avec Kumiko ? Il n'était pas logique !! Ou alors c'était elle qui ne l'était pas; pourquoi désirait-elle à ce point qu'ils ne soient pas ensembles ces deux là ? Pourquoi était-elle jalouse ?

"Je...
Je suis désolée... Pardon.
Je ne savais pas...
Vraiment je n'avais pas... Pas du tout songé à cela."

Sa voix était morne et monotone. D'ailleurs c'était l'impression que donnait la jeune fille à cet instant précis. Alors tout ce temps, toutes ces questions... Elle avait fait fausse route ? Mais pourquoi avait-il décidé de ne plus du tout la voir ? N'avait-il pas trouvé ça triste ? Elle était tellement honteuse, se cachant le visage dans ses genoux, elle entendit Rei lui dire qu'il déménageait, ça n'était pas vraiment dramatique, cependant, une pointe de rancoeur s'installa en elle...

"Avec... Kumiko ?
Ton appartement... Tu le prends avec Kumiko ?"

Sa voix semblait étouffée par la position qu'elle avait, au moins comme ça, il ne pouvait pas voir que ses larmes s'étaient décidées à sortir. Se cacher était le meilleur moyen pour elle d'affronter la situation, sinon, elle serait trop mal.

"Pourquoi tu es avec elle ??!
Pourquoi tu m'as empêchée de venir te voir ici pendant tout ce temps ?!"

Elle avait presque crié ses paroles, dénonçant en quelque sorte la jeune domestique qui lui avait confié ce secret. Elle n'avait pas voulut cela, c'était sortit tout seul, et elle garda le visage caché encore et toujours. Sa voix était pleine de chagrin et de rancoeur, ce qu'elle disait était méchant, elle le savait, elle en avait marre de jouer la gentille...

"C'est pas juste !! Simplement parce que une fois je n'ai pas fait comme tu voulais ?! J'aimais Keisuke ! Tu n'avais pas le droit de m'éviter pour ça...!!"

Alors que Rei semblait calmé, elle ne l'était pas du tout, il ne pouvait pas imaginer toute la frustration qu'elle avait accumulée pendant ces trois mois. Son absence à lui, la supposée tromperie de Keisuke, leur rupture, pour finalement se rendre compte qu'elle s'était trompée, ses brimades au lycée, son travail harassant, ses migraines, ses examens à l'hôpital... Il fallait que tout ça sorte.

"Je t'aimais beaucoup... Ton absence à été très dure tu sais..."!

À la fureur de sa voix, Rei n’était pas étonné que Mizuki reste muette. Étant donné qu’il ne lui avait jamais lancé un tel regard…Le bel homme s’époumona longuement sur les raisons de son absence, lui disant qu’il n’y avait pas de raisons à ce que ce soit lui le seul fautif. En vérité, ils étaient tous les deux coupables dans cet énorme malentendu. Après avoir vidé son sac, le jeune mannequin se laissa tomber sur ses genoux, épuisé. Cela faisait trois mois qu’il dormait très mal, ses nuits remplient de cauchemars à propos d’elle et Keisuke…D’ailleurs en parlant d’eux, ne venait-il pas de faire un demi-aveu? Heureusement, Mizuki ne sembla pas comprendre les sous-entendus de ses paroles…Il resta longuement dans cette position, genoux au sol et poings fermés sur la moquette. Se vidant l’esprit de toutes frustrations…Ce qui à franchement parler n’était pas facile du tout! Puis, elle s’excusant, déclara qu’elle n’avait pas du tout envisagée ce genre de scénario! Bien sûr qu’elle n’y avait pas pensé…Pour elle, il n’était qu’un riche prétentieux qui n’en avait rien à faire des sentiments des autres! Peut-être que la moitié était vrai…? Cependant, pour elle, c’était complètement différent…

"Putain d’enfoiré!!! Je vais le tuer!!!! Comment elle a pu me faire ça!!! Juste sous mon nez!!! "

Rei était entrain de détruire la moitié de sa chambre, alors qu’il revenait de la salle du concours…Le jeune homme ne comprenait plus rien…Après avoir fait tant d’efforts pour être à l’heure, il était finalement arrivé en retard…Mais ce n’était pas grave, il irait s’excuser avec son bouquet et Mizuki lui pardonnerait sans doute! Mais…Alors qu’il tournait le coin de la rue, il vit les lèvres de son amie, collées à celle de ce Keisuke…À cet instant précis, c’était comme si…La Lune avait explosée…Comme si on avait martelé son cœur à coup de massue…Ou encore…Comme si on lui rentrait des coups de poignards dans le torse…Jetant son bouquet dans une poubelle, il rebroussa chemin la haine au cœur. Toujours aussi perdu…Quel était ce sentiment horrible qui le brûlait? La jalousie?...De retour chez lui, après de nombreuses crises, il se laissa tomber sur son lit…

Rei pensa à Mizuki…Elle troublait ses pensées…Il aimait son sourire, qu’il soit timide ou moqueur…Il aimait l’arôme qu’elle dégageait…Ses cheveux qui coulaient dans son dos comme une pluie de cerisier…Il aimait…l’entendre rire de ses idioties…de ses crises de nerfs quand il l’énervait trop…Il aimait lorsqu’elle le réprimandait pour son comportement, lorsqu’elle l’aidait à s’améliorer…Lorsqu’elle le comprenait et qu’elle le consolait…Il aimait…la chaleur de ses yeux quand elle le fixait…Leurs conversations banales, mais qui pour lui, se montraient plus précieuses que tout l’or du monde…Il avait l’impression qu’à ses cotés il pouvait être simplement « Rei »... Qu’il pouvait surmonter un tsunami si elle restait près de lui…Même s’ils se prenaient souvent la tête, il avait l’impression qu’un seul sourire lui aurait suffit à retrouver sa bonne humeur…Il avait l’impression qu’il pourrait lui cueillir toutes les étoiles juste pour voir son visage émerveillé…Il aurait parcouru le monde entier pour simplement la prendre dans ses bras…La voir ainsi avec Keisuke…Partager un bonheur qui n’était pas le leur…Il ne pouvait pas le supporter…Ça lui déchirait le cœur…Celui-ci lui criait de se jeter en bas d’un gouffre…Il criait à l’agonie sa douleur…

*…Je…Je suis amoureux de…de…Mizuki…!?!*

Oui, c’était ça!?! Malgré toutes leurs engueulades, il espérait toujours qu’ils se pardonnent! Qu’ils ne se quittent jamais…Au fond de lui, il ne voulait la laisser à personne d’autre…Il voulait qu’elle soit rien qu’à lui…Il était éperdument amoureux d’elle…Il voulait se donner entièrement à elle, changer pour elle…Il voulait la combler, la faire rire et ne jamais la rendre malheureuse…Il voulait la protéger de tout, prendre soin d’elle…Elle qui lui était si précieuse…Continuez de la voir alors qu’elle trouvait son bonheur avec un autre…Ça aurait été du suicide…Il en serait mort de chagrin…Il aurait été désagréable avec elle et même méchant…Il n’aurait pu supporter de lui sourire alors qu’elle s’enthousiasmerait devant lui pour lui de Keisuke…Alors…Il devait l’abandonner…De toute façon avec Keisuke…Elle n’avait plus besoin de lui….De toute manière…Avait-elle déjà eut besoin de lui? Rei devait s’en aller, ne plus la voir…Il avait donc interdit tout entrée au Mizuki du monde dans son manoir…S’il la revoyait, il casserait sans doute son bonheur et de faire ça, il ne pourrait pas se le pardonner, même si ce serait involontairement…Si elle était heureuse, il ne demandait rien de plus…Sauf la paix…La paix de ne plus devoir supporter ses beaux yeux…

Rei leva les yeux vers la jeune femme, alors qu’elle mentionna une fois de plus le nom de sa supposée petite amie. C’était bien étrange qu’elle lui parle constamment d’elle. Mais jamais Rei ne croirait qu’elle faisait cela par jalousie. Il n’était pas idiot au point de croire que ça la dérangeait…Il secoua la tête de gauche à droite.

"Non, je compte vivre seul. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi j’irais habiter avec elle. Nous ne sommes pas vraiment en couple. Les magazines racontent bien des choses si tu veux savoir…"

Non, ils n’étaient pas réellement ensemble. Même s’ils portaient le titre de *couple*. C’était assez compliqué comme relation et Rei n’avait pas tellement envie de tout lui expliquer maintenant…Déjà que leur engueulade n’était pas terminée…

"Pourquoi tu es avec elle ??!
Pourquoi tu m'as empêchée de venir te voir ici pendant tout ce temps ?!"

Rei arqua un sourcil…Il ne comprit pas pourquoi mais…De la façon dont elle disait ces mots, cela lui arracha le cœur. La faisait-il souffrir ? Marchant à quatre pattes vers elle, il l’attira dans ses bras, sans pour autant la bouger de sa position primaire et la serra de toutes ses forces. Un peu comme pour la consoler. Mizuki ajouta quelque chose qui sembla le choquer plus qu’autre chose…D’un rictus froid, toujours sans bouger il dit :

"…Tu n’es vraiment qu’une égoïste Mizuki…Tu te moque complètement de ce que j’aurais pu ressentir si j’avais continué de te voir ! Tu m’aurais sans doute parlé de Keisuke sans arrêt ! Je savais que tu l’aimais ! C’est pour ça que j’ai coupé les ponts ! Je savais que j’aurais probablement tout fait pour vous séparer ! Alors je voulais te laisser tranquille ! Pour que tu sois heureuse ! Et moi hein !? Qu’est-ce que je devais faire… ? Toi tu filais le parfait amour ? Tu dis ça comme si j’aurais du rester seul à jamais !... "

Il se tût un moment…Peut-être en disait-il trop… ? Devrait-il lui avouer ses sentiments ? Il ne savait plus quoi faire, tout ce bousculait dans sa tête. Il se sentait mal envers Kumiko…Mais en même temps…Il avait envie d’embrasser Mizuki et de lui dire à quel point il l’aimait…

"Je t'aimais beaucoup... Ton absence à été très dure tu sais..."!

"…Et toi…Tu sais pas le nombre de crises que j’ai eu parce qu’on ne se voyait plus…J’ai saccager le matériel du studio <_<''…Mon manager m’a engueuler…Alors ne croit pas que tu es la seule qui ait souffert de cette absence! "

"Mais je sais tout ça !!! Oui je suis égoïste !! Oui j'ai pas pensé à toi ! Mais... Rei ! Comment voulais-tu que je devine tout ça ?! Je... je suis pas dans ta tête, c'est pas possible !! Je voulais pas choisir entre deux personnes que j'aime !! Tu peux pas décider d'éviter les gens quand ils ne te sont plus exclusifs !! Moi j'aurais voulu qu'on parle... De tout ça ! Et si j'avais été idiote au point de te parler sans cesse de lui, il aurait suffit que tu t'énerve contre moi...! Comme avant..."

Le garçon avait conservé son étreinte mais elle était assez brusque. Au final c'était une jeune fille toute tremblante qu'il avait dans les bras. Elle était mal à l'aise? Oui elle aurait préféré qu'il oit malheureux avec elle, au final, qu'il soit condamné à rester seul et à être triste. Elle aurait préféré qu'il n'ai personne d'autre qu'elle. Elle était horrible de penser ça, mais elle arrivait tellement pas à vouloir le contraire !!

"Je crois qu'on est vraiment stupides..."

Avoua t-elle, riant presque légèrement, même si en fait pour elle cette phrase était assez grave et totalement vraie. Finalement ils avaient tous les deux raisonnés pour eux même, sans se préoccuper de l'autre. Pas étonnant qu'au final tout le monde soit malheureux. Elle avait mal à la tête, tout ça la fatiguait...

"Je ferais mieux de rentrer chez moi..."

C'était encore une fuite, elle le savait. Mais sérieusement elle n'avait pas du tout imaginé que cela tourne aussi mal, si ça continuais ils se détesteraient vraiment, ou en tout cas lui il finirait pas la détester elle. Elle se défit de l'étreinte du jeune homme, essuyant ses yeux embués, se levant légèrement chancelante. Sa réaction était nul elle le savait, elle savait qu'elle faisait une grosse erreur. Si elle partait ce serait finit, définitivement.

Face à la porte qui ui avait semblée énormément éloignée elle s'arrêta, posa son front contre celle ci, elle semblait regarder dans le vague. La perspective de devoir quitter cette chambre sans le regarder une dernière fois lui faisait énormément de mal, même si elle savait que pour elle c’était nécessaire. Il avait d’autres soucis sérieusement et tous deux ne pouvaient pas continuer comme ça.

"Est-ce que tu m'aimes... Rei ?"

Elle avait posé cette question si bas qu'il était possible qu'il n'ait pas fait attention. Elle savait déjà la réponse, mais elle voulait l'entendre, elle voulait en être sure. Pourtant elle aurait été bien mal si il lui répondait oui, car elle, elle ne savait pas. Tout ça était si flou... C'était tellement injuste pour Kumiko, mais elle la détestait, un feu intérieur la poussait à la haïr... Si seulement elle n’avait pas existé celle là ! Cette pauvre fille qui avait profité de la tristesse de Rei pour se l’accaparer ! Oh mon Dieu ! Elle se trouvait horrible de penser ça !

"Est-ce que tu m’aimes Rei !?! Dis le mois !!"

"Mais je sais tout ça !!! Oui je suis égoïste !! Oui j'ai pas pensé à toi ! Mais... Rei ! Comment voulais-tu que je devine tout ça ?! Je... je suis pas dans ta tête, c'est pas possible !! Je voulais pas choisir entre deux personnes que j'aime !! Tu peux pas décider d'éviter les gens quand ils ne te sont plus exclusifs !! Moi j'aurais voulu qu'on parle... De tout ça ! Et si j'avais été idiote au point de te parler sans cesse de lui, il aurait suffit que tu t'énerve contre moi...! Comme avant..."

Comme avant ?…Cela semblait si loin à son oreille…Était-ce possible qu’un si court laps de temps puisse paraître si long ? Mais, quand on aime à ce point, une seule journée peu sembler une année. Il n’était plus question de savoir à qui était la faute…Le problème était qu’ils n’étaient pas sincère l’un envers l’autre ! Pourtant, n’était-ce pas étrange d’aimer une personne aussi fort sans la connaître totalement ?! Si on y repensait bien, Mizuki et Rei ne se connaissaient que depuis quelques mois…Toutefois, dans sa vie obscurcit de solitude, l’apparition de cette jeune femme avait été comme une lumière scintillante, chaude comme l’été. La serrant contre lui, le bel homme fut parcouru de regrets…C’est lui qui la faisait pleurer en ce moment…Lui qui ne voulait pas la faire souffrir, il avait échoué lamentablement. De plus, elle tremblait…Pourquoi les choses se passaient-elles comme ça !?! Il n’imaginait pas leurs retrouvailles de cette manière…Car oui, il avait envisagé de la revoir, lorsqu’il aurait un peu plus mûrit.

Notre vie nous appartient, et, nous ne pouvons appartenir à quelqu’un d’autre entièrement. Ça, Reï le savait. Il n’était pas immature au point d’ignorer ce fait. C’est donc qu’il était le pire des égoïstes ? De vouloir garder Mizuki pour lui seul ? Mizuki était irremplaçable pour lui, il refusait catégoriquement qu’on la lui vole…Mais…Elle n’était pas un objet, Mizuki n’était pas SA chose. C’était un être humain, avec des sentiments. Il ne pouvait pas simplement la prendre et l’enfermer près de lui à jamais. Que devait-il faire ? Comment lui dire que ce qu’il voulait, c’était qu’elle reste près de lui pour l’éternité !?! Le jeune homme avait beau avoir quelque peu changé…Mais au fond, Rei avait toujours énormément de mal à s’exprimer clairement…

"Je crois qu'on est vraiment stupides..."

Bon sang ! Qu’elle arrête donc de s’en vouloir ! Non ! Ce n’était pas de sa faute ! C’était la sienne ! Il était le mec le plus stupide au monde!C’est lui qui avait eut peur. Peur qu’elle le rejette ou pire, qu’elle lui rit au nez…Tout cela était bien compliqué…Est-ce qu…

"Je ferais mieux de rentrer chez moi..."

Quoi !? Non attend ! Tout allait trop vite ! Pourquoi se levait-elle comme ça pour aller se réfugier près de la porte...Quel épouvantable impression…Si elle passait cette porte, Reï avait l’impression qu’il ne la reverrait plus jamais ! Il devait faire quelque chose ! Sinon tout se casserait ! Tout serait fini ! Par réflexe, il se mit debout sur ces deux pieds, mais ne bougea plus…. La question qu’elle venait de lui poser l’avait complètement paralysé. Cette phrase répercutait à présent dans sa tête comme un tsunami dévastateur…Cette vérité qu’on lui avait exposée trois mois plus tôt…Ce secret qu’il enfouissait au plus profond de son cœur, pour oublier…Les épaules relâchées, il marcha silencieusement vers la jeune femme. Son front toujours collé à la porte, Mizuki se montrait donc dos à lui. Pourquoi voulait-elle savoir ? Qu’est-ce que cela lui importait ? Bien des questions, peu de réponses…La retournant lentement, sans brusquerie, il plongea son regard dans le sien…Puis, il se pencha doucement pour sceller ses lèvres contre les siennes. Caressant son visage ainsi que ses cheveux…Après ce doux baisé, Reï se recula quelque peu, posant la main sur la porte, penchant la tête vers le bas. Son bras cachait son visage rougit par la honte de l’avoir embrassé ainsi…Lui qui n’avait jamais agit de la sorte.

"Oui…Je t’aime Mizuki…"

Oh oui, il l'aimait plus que quiconque habitant cette planète. Bien sûr, il ne s'attendait pas à ce que cela soit réciproque...Mais au moins maintenant, son coeur était allégé par cet aveu.

C'était si évident... C'était pour cela que tout avait été si compliqué, pour cela qu'il avait réagit de la sorte, pourquoi n'avait-elle pas comprit plutôt ? Parce que ça paraissait totalement improbable ? Sans doute. Et maintenant elle était là, face à cette porte stupide qui allait sceller leur destin à tous les deux, elle avait envie de s'enfuir en courant tellement sa dernière question l'avait mise mal à l'aise toute seule. Si seulement elle avait pu rembobiner 20 secondes auparavant, elle se serait tu.

Se sentant tirée légèrement en arrière, elle avait l'impression d'avoir autant de force qu'une poupée de chiffon, se laissant mollement faire, levant les yeux vers le jeune homme alors qu'une mine boudeuse parcourait son visage. Quoi ?! Elle avait honte nom de Dieu...

"Oublie ce que..."

C'est les lèvres du jeune homme sur les siennes qui l'arrêta, elle en oublia de fermer les yeux alors que ses petites prunelles vacillaient de gauche à droite l'air hagard. Elle le savait... C'était vraiment pour ça, sincèrement tout aurait été plus simple si il avait été sincère... Elle se laissa aller dans cette brève étreinte douce.

"Je sais..."

Elle baissa les yeux la mine maussade. Ce n'était pas une mauvaise nouvelle, simplement que cela semait le doute en elle. Est-ce qu'elle aussi ? Etait-ce ça qui l'avait rendu si triste pendant leur longue séparation ? Etait-ce ça qui déclenchait cette rage en elle quand elle entendait le nom de Kumiko ? Etait-ce ça qui la rendait si triste et si énervée ?

"Tu voudrais pas l'oublier un peu ce Rei ?
Sérieux c'est malsain cette relation que t'as avec lui... T'es son esclave ou quoi ?"

"Hein ? Mais non pas du tout !! Et puis oublier les gens c'est triste tu ne trouves pas ?"

~~~~~~~

"J'en ai marre de ce gars ! C'est avec lui que tu sors ou avec moi franchement ?!"

"Mais de quoi tu parles ? Keisuke..."

"Mizuki... Tu es trop bavarde la nuit... Et moi j'ai pas envie que ce soit lui qui t'occupe l'esprit tout le temps..."

"..."

Elle était honteuse... Quoi qu'elle fasse, son bonheur occasionnait le malheur des autres, pour Keisuke, pour Kumiko... Pauvre Kumiko, elle se sentait si mal... Se mordant la lèvre inférieure, elle dévia le regard vers le côté, là où Rei n'était pas. Son mal de crâne ne l'avait pas lâchée.

"C'est vraiment pas bien... Je veux dire...
Kumiko..."

Aucune phrase normalement construite ne sortait de ses lèvres, aucunes n'arrivaient à se former normalement dans sa tête embrumée. Elle leva la main, la posant doucement sur la joue du jeune homme, un petit sourire aux lèvres. Elle était malgré tout contente, ils avaient avancés.

Ses jambes voulaient céder, elle ne chercha même pas à leur résister, elle s'affala sur le sol, prenant appuie sur la porte pour glisser doucement le long de la paroi. Sérieusement elle trouvait ça compliqué... Jamais elle n'avait eu ce genre de soucis dans un couple, jamais elle ne s'était prise la tête autant pour quelqu'un. Etait-ce bon signe ? Elle ne savait pas.

"Qu'est-ce qu'on fait...?"

Elle voulait lui laisser l'initiative, elle voulait qu'il agisse et se laisser reposer sur lui entièrement, elle en avait besoin, elle n'avait pas le courage de remuer des montagnes...

Ses lèvres étaient minces, sucrées et divinement délicieuses. Ils auraient voulu les embrasser indéfiniment, même si cela était impossible. Ça n’avait rien d’un baiser comme l’on voit au cinéma! S’arrachant leur langue respective jusqu’à ce qu’ils meurent par manque de souffle. C’était un baiser étrangement passionné, qui se montrait à la fois très tendre. On aurait pu s’attendre à ce que Reï soit brusque et pourtant, il se montrait très doux. Quelle drôle d’ironie vue son caractère et ses gestes rustres. Lentement, le beau mannequin se décolla pour cacher son visage rougis derrière son bras. Quels genres de remarques lui ferait-elle!? Avait-il brisé quelque chose en ayant fait cela? Aurait-il mieux fait de ne pas répondre? De toute manière, il ne pouvait plus reculer. Dès à présent, Mizuki découvrait ses sentiments qu’il avait ardemment essayé d’oublier pendant trois mois…Une minute? Elle le savait!? Comment ça elle le savait!? D’un point de vue logique, c’était tout à fait naturel qu’elle le sache mais…C’est tout!? Elle n’avait rien d’autre à ajouter…? Il lui avait fallu piétiner son orgueil au maximum pour le lui avouer ainsi que sa peur…

"C'est vraiment pas bien... Je veux dire...
Kumiko..."

" … "

Que voulait-elle dire par là ? Pourquoi ne serait-ce pas bien ? Kumiko n’avait rien à voir avec eux…C’était probablement très cruel de sa part de penser une telle chose mais…il s’en moquait éperdument ! Il avait ses raisons, raisons qui pourraient probablement échapper à Mizuki ! Qu’en a elle, le sens de ses paroles n’avait plus aucune coordinance. Peut-être qu’elle était sous le choc ? Lui qui avouait difficilement le fond de sa pensée, l’avait-il surpris au point qu’elle en tombe par terre ? Le jeune homme s’accroupit vers sa belle. Celle-ci semblait presque démoraliser par la situation…Ce n’était pas très bon signe…Enfin, le seul point positif était qu’elle ne s’était pas enfuie ! De plus, elle n’avait rien dit au sujet de sa déclaration. Donc, il y avait quand même un peu d’espoirs. Ce fut cette phrase, qu’elle prononça juste après, qui redonna confiance en Rei. Mizuki le laissait choisir ? D’un coté, c’était comme lui dire qu’elle se sentait peu concernée…Non ! Rei devait réfléchir avec plus d’ampleur ! Il ne pouvait pas simplement émettre une hypothèse sans vérifier ses sources ! De plus, il devait essayer de comprendre ce qu’elle ressentait, sinon, ça n’aurait aucun sens…Prenant son visage entre ses mains, il plongea une nouvelle fois son regard dans le sien. Sauf que cette fois, il lui offrait un regard amoureux, follement amoureux. Ses yeux se fermèrent lentement alors que son visage s’approchait de nouveau…Son âme toute entière désirait goûter ses lèvres encore une fois…Il l’embrassa donc, une fois de plus.

***

"Rei…Je t’aime…Cela fait un bon moment que j’essaie de te le dire… "

"….ah euh je… "

"Non !! Pardon !! Je n’aurais pas du te dire ça !! Excuse-moi !"

" Hey ! Mais ! Attend !! KUMIKO !!! "

***

"Écoute Kumiko…Je ne peux pas l’oublier…Mais…je t’apprécie beaucoup…Alors…ne m’en veux pas… "

"Reste auprès de moi Rei…"

"Pardon !?"

"Je t’aime beaucoup et…te voir malheureux me rend triste…Accepte de sortir avec moi Rei !…Je ferai tout pour te rendre heureux…On pourrait essayer…qu’est-ce que tu en pense ? Peut-être arriveras-tu à l’oublier ?"

" … "

***

"Rei ? Tu n’en as pas envie ? "

" Non… "

"Depuis que nous sommes ensemble tu n’as jamais essayé de me toucher…Tu l’aime encore n’est-ce pas ? La fille dont tu m’as parlé ? Celle que j’ai rencontrée dans le petit restaurant…"

" … "

"Ne te force pas à être avec moi si tu es toujours amoureux d’elle…Tu devrais plutôt courir vers Mizuki-chan et lui avouer ce que tu ressens."

"Non…Elle est avec un autre mec…Si elle est heureuse, je n’irai pas détruire son bonheur…Je sais qu’elle se sentirait mal de ne pas pouvoir m’offrir ce que je veux…J’aimerais lui éviter ce malaise… "

"Elle en a de la chance cette Mizuki…C’est rare de nos jours d’être aimé aussi sincèrement par un homme. Je l’envie… "

***

Décollant ses lèvres des siennes, il posa son front sur le sien, les yeux toujours clos. Kumiko voulait aider Rei à oublier Mizuki…Mais, ça n’avait pas fonctionné. Il n’avait jamais couché avec Kumiko…Certes, il l’avait déjà embrassé, mais c’était là le maximum qu’il pouvait lui offrir. Leur relation avait été platonique, mais, mutuellement ils s’étaient entraider et ça leur avait fait du bien. La preuve, Rei se montrait un peu plus calme…même si l’agressivité était une partie intégrante de sa personnalité !

"…Si tu n’est pas avec moi…Je ne peux pas être heureux…Alors…reste avec moi…Deviens ma petite amie Mizuki…"

Bien sûr...il espérait que Mizuki l'aime également...Tout n'était pas clair chez la jeune femme. Il attendit donc, le coeur débordant d'impatience et de peur...

Il l'embrassa de nouveau, elle était à mit chemin entre se laisser faire gentiment et participer elle aussi. Elle avait eu quelques petits amis dans sa vie, mais jamais elle n'avait eu ce genre de sensation en les embrassant. Là c'était, particulier, un mélange de honte, de tristesse mais aussi d'un étonnant sentiment voluptueux. Il fallait que tous les deux fassent un choix, pour sa part elle restait légèrement partagée, quoi qu'il dise, ce truc avec Kumiko la mettait mal à l'aise, savoir qu'une jeune fille avait fait tant d'efforts, et que au final elle n'en serait pas remerciée à sa juste valeur. Alors que elle, elle n'avait rien fait du tout...

Elle le trouvait bizarre, normalement il aurait du être gêné, ou en colère, lui dire qu'il s'en fichait de toute manière, ajouter que avec son argent il pouvait se faire aimer de n'importe quelle fille parce que c'étaient toutes les mêmes. Non, là il était doux, calme attentif et sincère. Ce nouveau Rei la déconcertait un peu, elle ne le reconnaissait pas vraiment. Ce qu'il dit plus tard la laissa perplexe, devenir sa petite amie ?

"Tu sais que avant je te détestais. T'étais vraiment méchant, arrogant, prétentieux, désobligeant, acariâtre, en plus tu me faisais peur ! La première fois qu'on s'est rencontré tu m'a kidnappée après m'avoir menacée de te faire rembourses tes fringues. Ensuite tu m'as littéralement insultée tout ça parce que je voulais pas d'un de tes cadeaux hors de prix alors que ça n'avait aucun sens ! La deuxième fois c'était encore pire ! En fait tu ne passais ton temps qu'à me faire des reproches et à critiquer tout ce qui t’entourais et qui ne te convenait pas... Vraiment si je me souviens bien je ne te supportait pas..." T T'

Quelle réponse étrange, Mizuki avait dit ça d'une traite, sans qu'il ne la coupe dans son monologue, sans doute parce que lui aussi était surpris par ce qu'elle venait de dire. Un léger sourire mesquin s'était emparé de ses lèvres, alors qu'elle plongea ses yeux mélange de gêne et d'amusement dans ceux du jeune homme.

"En fait je ne te comprenais vraiment pas, et puis tu semblais penser que tu savais tout des gens alors que tu te trompais sur toute la ligne. Mais là... Je ne te reconnais même plus. Je dis pas que c'est pas bien hein, au contraire... mais laisse moi m'habituer à toi à nouveau."

Approchant son visage de celui du jeune homme, elle l'embrassa et ce fut assez durement, contrairement à ce que l'ont aurait pu penser. Le faisant tomber en arrière, ses longs cheveux noirs pleuvaient sur lui alors qu'elle colla leur deux fronts l'un à l'autre, les yeux fermés.

"Mais je crois que même si t'es vraiment un baka je t'aime. Sérieusement des fois je me comprends pas non plus." T T'

Elle se mit alors à rire, sans pour autant donner au jeune homme l'occasion de se relever, elle avait décidé de le squatter jusqu'à ce que mort s'ensuive, et oui. Mais noooon, je déconne. xD D'ailleurs elle se releva, mais dans son élévation, elle se mangea la poignée de la porte en plein sur le crâne.

"BWAH !!" @.@

>BAM !<

Elle s'était ré affalée sur le sol, tombant lourdement sur Rei qui le pauvre se trouva écrasé sous le choc. XD Pas très glamours tout ça...