Pire qu'un raz-de-marée... [PV Ren]

Nana déambulait dans les rues de Kobe. Dans quelques heures elle se rendrait à 65 kilomètres de là en bus, direction une petite ville où elle donnerait une représentation sous le nom de Nuri Ondaku et sous la peruque clair et longue qui cachait en partie son visage. Pour encore mieux passer inaperçue, un chapeau type cow-boy, une jupe en jean et un simple petit dos-nue. Par chance c'était enfin l'été. Ainsi Nana, pardon Nuri, n'aurait pas à porter beaucoup d'affaires.

Elle tira son paquet de cigarettes de sa poche et l'ouvrit pour en sortir une. Mais le paquet était vide. La jeune femme soupira et balança le paquet dans une poubelle à côté d'elle d'un geste nonchalant. Elle passa alors devant une affiche et s'arrêta pour la contempler : le Groupe Trapnest fait sa tournée : il s'arrête se soir à Kobe.

Cette nouvelle eut l'effet d'un choc électrique pour Nuri. Elle resta là les bras balant, le souffle coupé, le coeur battant...

Tout d'un coup son cerveau se remit en marche et les pensées fusèrent dans son esprit. Si sa se trouve ils étaient déjà là. Non elle devait restée calme. De toute façon, il n'a aucune idée d'où elle se trouve. Ren n'est pas là pour elle.

Nuri avait envie de fumer plus que jamais à présent. Elle rentra dans le première petit magazin, bien cachée dans une ruelle étroite. C'était parfait pour être tranquille cinq minutes. Lorsqu'elle poussa la porte, une sonnette se fit entendre. L'homme au comptoir salua Nuri.

"Bonjour, je vourais un paquet de cigarettes s'il vous plaît."

"Quelle marque ?"

Son regard se posa un instant sur les Black Stones et elle reçut comme un petit pic au coeur. Elle esquissa un sourire amère avant de répondre :

"Marlboro s'il vous plaît. Je peux fumer ici ?"

"Allez-y."

Nuri paya le marchand puis s'accouda à une petite table ronde et haute en feraille. Là elle alluma sa clope, inspira puis expira une profonde bouffée.

*Ca calme.*

Nuri, qui commençait à avoir soif, commenda quelque chose à boire. Elle commenda un saké mélangé à un zeste de citron, comme elle l'adorait. Nuri entendit, alors qu'on la servait, la sonnette retentir une nouvelle fois. Deux autres clients entraient. Se fichant bien de qui ils pouvaient être, la jeune femme ne se retourna pas. C'est alors qu'elle entendit sa voix. Son sang se stoppa net et sa main, tenant son verre, trembla. Elle le sentit s'assoir à côté d'elle et cru que son coeur allait s'arracher de sa poitrine. Le choc était tel, qu'un raz-de-marée aurait été une promenade de printemps à côté ! Elle ferma alors les yeux et pria pour qu'il ne la reconnaisse pas. Elle remarqua à sa façon de poser la question qu'il ne l'avait effectivement pas reconnu.

"Excuser moi mademoiselle est ce que vous auriez du feu ?"

Apparement, le Roi des Démons avait consentit à lui laisser cette faveur.

"Mmh."

Nuri ne fit qu'une mince onomatopée : elle ne voulait pas utilisé sa voix et risqué de se faire reconnaître par Ren. Elle sortit son briquet de sa poche et le fit glisser sur sa table.

Elle était terrifié. Elle pourrait stopper la machine, enlever chapeau et perruque et dire "chéri me revoilà", mais c'était trop dur. Tout d'abord la honte et les remords de l'avoir abandonné. Ensuite, se besoin de respirer qui l'avait pousser à partir et à fuir loin de lui et de tous. Enfin, la peur d'une nouvelle confrontation. Et dire qu'il s'était promis d'être ensemble et que rien, ni la mort, ne pourrait les séparer.

Nuri sentit l'air de ses poumons se rarifier. Elle ne pouvait faire une crise de ventilation, pas ici, pas maintenant. Il la reconnaitrait c'était certain. Elle inspira à fond sur sa clope et but une gorgée furtive du saké citroné. Sa main tremblait. Mais elle le cacha au mieux, baissant la tête pour cacher son visage grâce à l'ombre de son chapeau de cow-boy.

Ren était assis à sa droite, heureusement il ne verrait pas son tatouage en forme de Ren sur son épaule gauche. Heureusement, un autre client, un vieil homme, s'asseya sur sa gauche, cachant ainsi le tatouage. Se poids enlevé, Nuri se détendit. Elle jeta un regard en biais à Ren et fut surprise de voir qu'il portait toujours son cadnas. Elle n'osa bougé et espéra que Ren en fasse autant et surtout, qu'il ne la reconaisse pas.

"RENNNNN !"

Alors que Nuri se torturait l'esprit, Naoki fit une entrée des plus fracassante. La jeune femme lui lança discrètement sous son chapeau un regard noir, comme elle savait si bien le faire. Elle tira une nouvelle fois sur sa clope, son autre main tapotant nerveusement le plat de la table du bout de l'ongle vernis. Elle ne portait plus ses bijoux, comme sa bague vivienne westwood, et elle se remercia elle-même d'avoir prit cette décision quelques semaines plus tôt. Elle avait mit beaucoup de temps à enlever progressivement les marques de son passé sur son corps. D'abord ses cheveux qu'elle avait recouvert, puis ses vêtements de rockeuses qu'elle avait limité, puis ses bijoux. Les deux seules et uniques empruntes désormais étaient son tatouage et sa voix. C'étaient les seules choses et pourtant elles lui rappellaient chaque jours son passé.

"Merci beaucoup !"

"Mmh mmh."

Elle leva son autre main pour tirer une nouvelle latte de sa cigarette. Au même moment, Ren effleura sa main et, inconsciemment, elle inspira une trop profonde bouffée d'un coup. Elle se mit à tousser, les larmes lui piquant les yeux. Elle se demanda pourtant si ses larmes étaient dut à la fumée ou à se geste de Ren ? Il lui avait presque brûler la main et sa douceur, son parfum, ses lèvres, lui manquèrent plus que jamais. Elle calma bien vite sa toux et se reprit, du moins tenta.

Sa gorge lui brûlant, elle décida de reprendre quelques gorgées de saké. Alors qu'elle buvait tranquillement elle put parfaitement entendre de la part de Naoki, qui n'était pas très discret :

"Je comprends . . . elle est belle ! Mais il faut que tu arrêtes de coucher comme ça et oser aller plus loin ! Invite là à dîné et oublier Nana !!"

Elle lâcha son verre qui se renversa sur le comptoir et manqua de tomber au sol. Sa gorge la serrait plus que jamais et son coeur était au bord de l'explosion comme une bombe. L'air, de nouveau, lui manqua. Elle respira profondément, tentant en même temps de tout cacher à Ren et Naoki. Elle n'arrivait pas à croire que Ren voyait d'autres filles. Elle qui mainte fois avait été invité et qui avait refusé ne pensant qu'à lui. Ils s'étaient promis, ils s'étaient jurés d'être toujours l'un pour l'autre le seul et l'unique être valable. Là c'était Nana qui était dévastée, pas Nuri. Elle se calma cependant rapidement grâce au barman qui s'adressa à elle d'un air mécontent :

"Vous pourriez faire attention !"

"Gomen, je suis très maladroite !"

Elle s'était surprise elle même car cherchant à changer sa voix, elle l'avait rendu assez aigu pour qu'on ne la reconnaissa pas. Même si sa façon de parler était à peu près la même, la voix elle n'avait rien à voir. Elle commanda un deuxième verre et réussie à se calmer. Occupée avec le barman, elle n'avait pas entendu Ren dire qu'il ne voulait pas l'oublier. Bien qu'elle soit calme et que l'air lui revint, sa tristesse elle, ne cessait de grandir.

"Tu vois tu la regarde encore ! Avoue qu'elle te plait bien ! "

Nuri releva la tête et pus voir à temps que ce qu'elle avait entendu était vrai. Elle était déroutait. Dans un sens, elle lui plaisait et c'était bien, mais il ne savait pas qui elle était, ce qui rendait la chose bien mauvaise. Nuri fut de nouveau servit et cette fois elle put tenir son verre à deux mains : elle avait finit sa cigarette. Les deux jeunes hommes continuaient de discuter près d'elle et elle les écoutait avec plus d'attention que jamais, faisant mine de rien.

"Alors je vais l'inviter pour toi ! "

A cette phrase, ses mains se crispèrent sur son verre. Pourquoi restait elle ? Elle n'avait qu'à payer et partir. Mais quelque part elle ne pouvait pas le faire, pas maintenant en tout cas. C'était peut être par amour ou par besoin de savoir comment allait Ren, ou peut être même quelque part en savoir plus sur sa vie depuis le départ de son "ancienne elle". Elle baissa la tête et continua d'écouter. Cependant Naoki se leva et s'adressa directement à elle :

"Excuser moi . . . mon ami vous trouve ravissante, je me suis dit que . . ."

Nuri serra un peu plus son verre encore.

"Mmh."

Elle ne pouvait pas vraiment se faire passé pour une muette maintenant. Elle chercha vivement quelque chose à dire et, son instinct de battante pris l'espace d'un instant le dessus :

"Tu te dis bien mal que..."

*Gloups calme toi, tu es Nuri, une gentille petite fille !*

Elle se reprit donc et de sa voix aigue répondit aimablement :

"Je veux dire, vous faîtes fausse route. Je ne serais pas là se soir, je m'en vais dans deux heures."

Elle releva légèrement son visage pour laisser apparaître un sourire aimable. Elle haussa les épaules sereinement et se remit à siroter son saké.

"Une heure suffit bien assez !"

Nuri se serait bien douté que Naoki serait tenace, mais le fait qu'il le soit la gêna assez. Elle savait très bien qu'elle jouait avec le feu. D'une seconde à l'autre elle pouvait être découverte et là, toute tentative de fuite serait impossible avec Ren dans les parages. Devoir le fuir une deuxième fois, Nana en était sûre, le plongerait encore dans le gouffre. Elle devait resté constamment sur ses gardes. Heureusement qu'elle était assez méconaissable ainsi.

"Il n'est pas méchant et il aurait besoin d'oublier une déception amoureuse avec quelqu'un de bien ! Sa fiancée l'a quitté le jour du mariage et depuis il n'a plus fois en l'amour au bonheur . . . "

Nana eut de la peine. Elle sentit que la phrase était un peu trop mélodramatique à son goût mais quelque part elle faisait ressortir toute la vérité et la gravité du problème de Ren. Nana s'en voulut, mais Nuri prit le dessus. Il ne fallait pas céder, pas maintenant. C'était bien la preuve que tout serait pire pour eux deux si Ren découvrait qui elle était. Elle esquissa un nouveau sourire et répondit d'une voix pleine de candeur :

"Je suis navrée pour lui. Parfois le bonheur semble à porté de main et il suffit qu'on l'effleure du bout des doigts pour qu'il s'envole. Enfin, tout ça pour dire que je ne peux pas. Mon bus ne va vraiment pas tardé. Et puis, considérez que nous avons eut là une petite discussion. Non ?"

*J'espère que se nabot insistera pas !*

Cette petite phrase un peu poétique que Nuri avait dit là, n'avait rien de vraiment propre à Nana Ôsaki. Et pourtant, elle était comme un message à Ren. Elle-même avait crut toucher le bonheur et s'était brûler les ailes à forces de désillusions.

La vie était ainsi, imprévisible...

HJ : Un peu court désolée mais je vais à table !

Nuri ne put retenir un petit rire devant les phrases stupides de Naoki. Elle laissa échapper un petit rire christallin, bien différent de celui de Nana, tout en passant sa main devant ses lèvres, avec un air niais. Alors qu'elle riait, elle se stoppa net aux mots de Ren :

"Je n'ai rien contre les homosexuels non plus mais je préfère de loin les filles et je ne veux pas oublier Nana ! Ok ?"

Se fut un nouveau choc pour elle. Il ne voulait donc pas l'oublier ? C'est alors qu'elle se rendit compte que malgrès tout ce qu'elle avait bien put lui faire, malgrès toutes les filles qu'il avait put prendre dans ses bras depuis son départ, malgrès tout ce temps écoulé loin l'un de l'autre, elle restait toujours la seule pour lui. Il ne brisait pas leur promesse. Pour la première fois depuis cette heure, des larmes de joie lui montèrent aux yeux. Mais Nuri se contenta de les retenir tandis que Ren envoyait Naoki balader et se penchait à ses oreilles :

"Je suis vraiment désolé qu'il vous ai ennuyer ce n'était pas une de mes idées . . .pardon encore !"

Nuri releva un peu son chapeau et lui sourit avec gentillesse pour lui répondre de sa petite voix douce :

"Mais il n'y a pas de mal."

*Pas vraiment...*

Elle rabaissa son chapeau sur ses yeux et leva ses yeux vers la pendule. Il était tant pour elle de partir si elle ne voulait pas rater son bus. Elle se leva et paya. Alors qu'elle se dirigeait vers la porte, elle se retourna et sentit son coeur la serrer plus que jamais. Il battait si fort contre sa poitrine qu'elle crut mourrir à chaque battement. Elle releva son regard vers Ren mais prenant soin qu'il ne voit pas son visage. Les mots ne semblaient vouloir sortir. Pourtant Nuri fit cette effort :

"Adieu inconnu."

Sa voix était étranglé, mais on ne reconaissait pas Nana. Elle se retourna alors un peu vivement. Se fut une erreur. Elle rentra en collision avec une espèce de géant qui rentrait dans la boutique. Elle retomba sur les fesses et son chapeau tomba. Sa perruque elle resta en place mais c'est sa voix qui la trahit. Sous la colère elle avait laissé échappé ses quelques mots :

"Fais gaffe merde !"

Elle plaqua aussitôt sa main sur ses lèvres avec horreur. Elle se retourna vers Ren, un regard terrifié planté dans ses yeux. Elle ramassa son chapeau le remit sur sa tête et s'enfuit. Tous purent voir lorsqu'elle tira la porte son tatouage en forme de Ren. Tous, sauf peut être Ren lui même avec un peu de chance. Tandis qu'elle courait dans la ville, le coeur affolée, elle priait pour qu'il ne l'ait pas reconnu ni suivit.

Elle arriva à l'arrêt de bus à temps. Quelques secondes plus tard il démarra et s'éloigna de Kobe. Nuri avait remit son chapeau de cow-boy et baissé son visage afin de le cacher à la vue de tous. Nana pleura à chaude larmes, secoué de sanglots inarrêtable, le coeur à nouveau éclater.

La seule trace qui restait d'elle dans le petit magasin, c'était se briquet rouge tombé de sa poche, comme une preuve de son passage.

Mais elle avait une fois encore disparu.

Dis Nana, je crois que tu avais raison en fin de compte. On ne se rend pas compte de la valeur des choses quand on les a perdues, mais quand on les revoit. Ce sentiment de déchirure que tu as dut ressentir en revoyant Shouji, j'ai ressentit le même dans ma poitrine à cet instant, quand j'ai revue Ren. Pour une fois, nos coeurs ont battu au même rythme mais à deux moments totalement différent.

Ren se mit à courire prêt du bus. Nana l'aperçut et plaqua ses mains sur la vitre, les joues ruisselantes. Elle ferma ses yeux et tapa du plat du poing contre la vitre, de rage et de douleur. Elle replia ses genoux et se mit à sangloter sur elle même lorsque le bus fut trop rapide pour Ren qui tomba. Elle ressentait une douleur destructible au coeur...

Nana, je n'ais pas fait les bons choix ses derniers temps. Mais je suis sûre d'une chose. Si je devais te revoir Nana, je préfèrerais mourrir que de repartir, parce que la douleur de mon coeur serait bien plus grande...